Neuf personnes, parmi lesquelles l’islamiste Djamel Beghal, ont été mises en examen samedi soir dans le cadre d’une enquête sur un projet d’évasion d’un auteur des attentats de 1995 en France qui avaient fait huit morts et 200 blessés.
PARIS (AFP) - Neuf personnes, parmi lesquelles l’islamiste Djamel Beghal, ont été mises en examen samedi soir dans le cadre d’une enquête sur un projet d’évasion d’un auteur des attentats de 1995 en France qui avaient fait huit morts et 200 blessés.
Huit d’entre elles ont été incarcérées, la neuvième étant placée sous contrôle judiciaire, selon une source judiciaire.
L’enquête des juges d’instruction antiterroristes Thierry Fragnoli et Edmond Brunaud porte sur un projet d’évasion de Smain Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé (GIA) algérien, condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l’attentat à la station RER Musée d’Orsay à Paris le 17 octobre 1995 (30 blessés).
Djamel Beghal et Smain Aït Ali Belkacem ont été mis en examen pour "direction d’un groupe terroriste", a indiqué la source judiciaire.
"Le dossier de mon client est vide et j’ai fait appel de son placement en détention, qui est un scandale", a déclaré à l’AFP Me Bérenger Tourné, l’avocat de Djamel Beghal.
Les sept autres personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Parmi elles figurent Thamer Bouchnak, Chérif Kouachi et Mohamed el-Ayouni, membres d’une filière dite des "Buttes-Chaumont" (Paris XIXe) d’envoi de jihadistes vers l’Irak.
Des éléments recueillis lors des perquisitions et des écoutes confortent les soupçons des enquêteurs sur un projet d’évasion de M. Belkacem, incarcéré à la centrale de Clairvaux (Aube), selon la source judiciaire.
Le projet concernait également Fouad Bassim, qui purge à Clairvaux une peine de prison pour un braquage et une tentative de meurtre.
M. Bassim fait partie également des personnes mises en examen.
Un plan de la centrale de Clairvaux et un fusil d’assaut ont été saisis lors des perquisitions, selon la même source. L’un des mis en examen se présentait en tenue de jihadiste et armé du fusil d’assaut sur une vidéo retrouvée sur un portable saisi, a-t-on précisé.
Quatorze personnes avaient été interpellées mardi près de Paris et dans le Cantal dans le cadre de cette enquête. M. Beghal avait été arrêté dans l’hôtel dans lequel il était assigné à résidence à Murat (Cantal).
Les enquêteurs avaient eu vent de ce projet par des écoutes téléphoniques "corroborées par des surveillances", ont confié des sources proches de l’enquête.
Djamel Beghal avait été arrêté en juillet 2001 aux Emirats arabes unis, alors qu’il rentrait en France après un long séjour à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, soupçonnée d’abriter des camps d’entraînement de talibans et de combattants d’Al-Qaïda. Il a été condamné à dix ans de prison en 2005, notamment pour avoir projeté un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris.
Déchu de sa nationalité française, il est visé depuis le 19 septembre 2007 par un arrêté d’expulsion, bloqué dans l’attente d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme.