Cette nouvelle scène de violence policière fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis lundi. Que s’est-il réellement passé dans ce box du nouveau tribunal de Paris ?
Agé de 23 ans, ce jeune homme sans papiers était jugé en comparution directe pour vol au nouveau tribunal de Paris, rapporte Le Parisien. Interrogé par Europe1, l’avocat du prévenu Matthieu Juglar a expliqué que les faits se sont produits au moment où les juges allaient rendre leur délibéré pour d’autres affaires. Un chahut est alors entendu à côté et à son retour, son client est apparu avec le visage ensanglanté. Son t-shirt était également rempli de sang, son œil gauche était complètement tuméfié et une énorme bosse était visible à son front et à la joue. "Et c’est là qu’il nous explique qu’il a été un moment aux toilettes, qu’il aurait croisé le chemin d’un fonctionnaire de police et que le ton est un peu monté", poursuit le magistrat décrivant cette violence policière.
Dans un document rédigé par le prévenu après les faits et consulté par Mediapart, le jeune homme de 23 ans raconte sa version. Selon lui, le fonctionnaire lui a déclaré qu’il n’y avait aucune caméra. "Pourquoi tu parles mal ?’ J’ai dit : ’que me veux-tu ? tu veux me frapper ?’ Alors il a mis des gants et il m’a frappé quatre ou cinq coups au visage. J’ai crié, des policiers nous ont séparés", a détaillé l’homme au t-shirt jaune dont la photo a fait le tour des réseaux sociaux depuis lundi. Dans un tweet, la Conférence du Barreau de Paris a dénoncé des actes de violences policières inadmissibles, perpétrés au dépôt dans l’enceinte du tribunal, sur un prévenu jugé en comparution immédiate. "Cette situation est intolérable", a-t-elle écrit.
Deux enquêtes ont été ouvertes dans ce dossier, dont l’une confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), rapporte le parquet de Paris. Sur internet, les réactions ne se faisaient pas attendre. Martin Pradel, représentant du bâtonnier présent au tribunal a pointé du doigt la façon dont la sécurité est assurée au tribunal de Paris. Il a également critiqué l’absence de caméras.
A lire aussi : un policier tabasse un détenu dans les locaux du nouveau palais de justice de Paris
La Conférence constate, ce jour, des actes de violences policières inadmissibles, commises au dépôt dans l’enceinte du tribunal, sur un prévenu jugé en comparution immédiate. Cette situation est intolérable. La Conférence et le Bâtonnier ont saisi le Pdt du TGI et le Procureur. pic.twitter.com/ydA1smEPON
— Conférence du Barreau de Paris (@ConfBarrParis) 23 juillet 2018