"Je ne peux pas vous aider, je ne sais pas ce que vous avez". Cette phrase a été répétée par l’hôtesse du SAMU en réponse aux supplices de la jeune femme de 22 ans.
Cette triste histoire relayée par Europe1 ce mardi remonte en décembre 2017. Dans un état très faible, Naomi Musenga, 22 ans a appelé le SAMU à Strasbourg pour de fortes douleurs au ventre. Mais son appel n’a pas été pris au sérieux par son interlocutrice qui a transmis l’appel vers une autre personne. Au bout du fil, la patiente a lancé un appel à l’aide. "Si vous ne me dites pas ce qui se passe, je raccroche", a répondu l’opératrice qui parlait très vite. Cette dernière lui a demandé de contacter la police ou les médecins, mais l’appelante a déclaré qu’elle ne pouvait pas. Alors que la jeune femme murmurait qu’elle allait mourir, l’hôtesse s’est contentée de dire : "Oui, certainement un jour, comme tout le monde. Vous appelez SOS Médecin, c’est le 03.88.75.75.75."
Les proches de Naomi Musenga se sont confiés au Monde. Lorsque la jeune femme a réussi à SOS Médecins, elle a été prise en charge par le SAMU. Conduite à l’hôpital, la mère de famille a perdu la vie après quelques heures des suites d’une "défaillance multiviscérale sur choc hémorragique". Pour le moment, le document ne permet pas de dire si le pire aurait pu être évité, mais ce fait divers ouvre la question sur la responsabilité du Samu concernant l’accueil téléphonique réservé aux habitants. "On n’est pas en mesure de dire si ça aurait pu la sauver d’arriver une heure plus tôt", a indiqué le journaliste interrogé par Libération.
Une enquête administrative a été ouverte le 3 mai. La Direction générale des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) reconnaît l’authenticité du document. Dans un communiqué, ils ont affirmé vouloir "faire toute la lumière sur les faits relatés dans l’article" d’Heb’di. Cette histoire a également indigné la ministre de la Santé. Agnès Buzyn a annoncé qu’elle allait ordonner l’ouverture d’une enquête à l’inspection générale des affaires sociales. Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, deux organisations de médecin urgentistes, l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et Samu urgences de France (SUDF), ont exigé mardi "un rendez-vous immédiat" avec la ministre de la Santé afin de trouver des solutions aux problèmes de régulation médicale.
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