Interrogé par ’Le Monde’, Alexandre Benalla a livré ses vérités sur l’affaire qui a suscité un véritable tollé dans la classe politique
L’affaire Benalla a été révélée par Le Monde, il y a une semaine. L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, âgé de 26 ans, a accepté d’accorder une interview au quotidien en livrant sa version des faits. Il a partagé ses points de vue sur l’affaire qui porte son nom.
L’ex-chargé de mission de l’Élysée estime qu’"On a essayé de m’atteindre, de me tuer, et c’était l’opportunité aussi d’attein dre le président de la République".
Recruté dès l’élection d’Emmanuel Macron, en mai 2017, Alexandre Benalla a décrit ses fonctions auprès du chef de l’Etat. Il est, d’une part, chargé "des affaires privées du président de la République, parce qu’il a une vie à côté de ses fonctions, avec Brigitte Macron". Et d’autre part, il s’occupe de la gestion de "l’organisation" des déplacements présidentiels.
Au sujet de son salaire, il a indiqué toucher 6 000 euros net par mois comme "tous les chargés de mission". Par contre, il n’a pas démenti l’obtention, "le 8 ou 9 juillet", d’ un appartement de 80m², situé quai Branly. Un logement qui a été attribué par le directeur de cabinet de l’Élysée Patrick Strzoda, "par nécessité absolue de service", a-t-il aussi ajouté.
>>> Alexandre Benalla admet une faute de sa part
Pour ce qui est de la possession d’une carte d’accès à l’Assemblée nationale, il a avoué en avoir une. Il l’a tout simplement demandée pour accéder à la salle de sport de l’Assemblée. "C’est peut-être un caprice de ma part, je l’admets", a-t-il indiqué. Au sujet des clés de la maison au Touquet du couple présidentiel, Alexandre Benalla a avoué ne pas les détenir mais a expliqué qu’il lui est "arrivé de les avoir en main" pour pouvoir récupérer certaines affaires.
En évoquant l’incident du 1er mai, l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron qualifie ce moment de "faute politique et d’image". Il a également indiqué que : "S’il n’était pas collaborateur de l’Elysée, il referait la même chose. Collaborateur de la présidence, il ne le referait pas", " car "on ne va pas laisser faire des délinquants", a-t-il souligné.
Alexandre Benalla a confié ne pas partager le "sentiment de trahison" d’Emmanuel Macron mais qu’il le comprend. "Je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise", a-t-il aussi déclaré.
Pour expliquer la révélation tardive de cette affaire, soit deux mois et demi seulement après son déroulement, l’ex-chargé de mission a lancé : "La vérité, c’est que ma nomination à ce poste, ça a fait c**** beaucoup de gens". "Parce qu’un gamin de 25 ans, qui n’a pas fait l’ENA, qui n’est pas sous-préfet – parce que je suis le seul à ne pas l’être dans l’équipe, je suis l’extraterrestre de la bande ! –, et en plus qui dit les choses, là où il n’y a que des non-dits, évidemment, ça suscite des rancœurs…", a-t-il poursuivi.
Source : lci.fr
>>> Voir notre dossier sur les faits divers.