Après son audition lundi, le ministre de l’Intérieur a rendu des comptes aux sénateurs mardi en leur expliquant le déroulement des événements.
Gérard Collomb a indiqué qu’il ne connaissait pas bien Alexandre Benalla. Ce dernier avait assuré la protection d’Emmanuel Macron durant sa campagne. D’ailleurs, il a aussi servi la gauche auparavant. Il a également travaillé avec l’ancien président de la République François Hollande, ainsi que de Martine Aubry.
Du côté des sénateurs de gauche, les propos du ministre ont suscité de vives réactions.
"C’est une provocation bien amicale à l’égard de vos racines politiques", a grincé le sénateur PS, Patrick Kanner.
Le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il pensait qu’Alexandre Benalla était un policier. Cependant, il ne l’avait jamais vu au ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, Gérard Collomb a certifié qu’il n’a jamais eu de relation avec lui.
"Il ne pensait pas qu’il a pu recruter M. Benalla. S’il devait en être ainsi, il y aurait des questions de confiance", a-t-il répondu à la question d’une quelconque relation entre son chef de cabinet, Jean-Marie Girier, et Alexandre Benalla.
Le ministre d’État a indiqué la tenue d’une prochaine réunion avec les syndicats policiers. Au sujet : M.Benalla.
"Je vais recevoir les syndicats la semaine prochaine, car ils ont été totalement troublés par ces évènements. Je leur demanderai s’ils ont eu des problèmes avec M. Benalla et je leur demanderai pourquoi ils ne m’en ont pas parlé avant", a-t-il déclaré devant les sénateurs.
En effet, ils ont révélé des problèmes relationnels qu’ils ont eus avec Alexandre Benalla durant leurs auditions par les sénateurs.
"La confusion des rôles, des missions, l’ambiguïté des fonctions de M. Benalla, nous pose de graves problèmes, notamment sur la lisibilité des instructions qu’il pouvait donner à nos collègues", s’est ému le président du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), Olivier Boisteaux.
Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), David Le Bars, a assuré que M.Benalla venait souvent pour des débriefings.
"Les cadres de la préfecture de police le connaissaient comme une autorité", a-t-il précisé.
Quant au secrétaire général adjoint du syndicat de gardiens de la paix, Fabien Vanhemelryck, il a indiqué que sur le terrain, les relations entre les fonctionnaires de police et Alexandre Benalla étaient exécrables.
"Il se comportait comme un cador. Il a été vu sur plusieurs opérations, plusieurs débriefings et plusieurs voyages présidentiels", a pour sa part souligné Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI).
Le secrétaire général d’Unité-SGP, Yves Lefebvre, s’est complètement lâché en disant que le mis en cause a déjà insulté à maintes reprises les gradés et gardiens de la paix.
"M. Benalla faisait régner la terreur au sein du GSPR [groupe de sécurité de la présidence de la République]", a-t-il lancé.
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(Source : 20 Minutes)