"Le responsable, c’est moi", a lancé le chef de l’État lors d’un discours de fin de session parlementaire des députés de la majorité mardi soir.
Très silencieux depuis le début de l’affaire Benalla, le président de la République est enfin sorti de son silence mardi soir devant les députés de la majorité, à la Maison de l’Amérique latine à Paris.
"On ne peut pas être chef par beau temps et se soustraire lorsque le temps est difficile. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français", a lancé Emmanuel Macron, reproché de son silence par les oppositions.
« Ce qui s’est passé le 1er mai a été pour moi une trahison » @EmmanuelMacron devant les parlementaires de la majorité pic.twitter.com/R6CZ1h4imy
— Bruno Fuchs (@bruno_fuchs) 24 juillet 2018
Devant les députés @LaREM_AN qui se réunissaient ce soir, @EmmanuelMacron assume ses responsabilités, en tant qu’homme et en tant que président.
Il refuse la République des fusibles.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 24 juillet 2018
Le locataire de l’Élysée a indiqué qu’Alexandre Benalla a été très engagé durant sa campagne présidentielle. Cependant, il a ressenti comme une déception et trahison les événements du 1er mai.
"La République exemplaire n’évite pas les erreurs (...) S’ils cherchent un responsable, dites-leur, dites-leur chaque jour, vous l’avez devant vous. Le seul responsable de cette affaire, c’est moi et moi seul. Celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c’est moi, le président de la République. Celui qui a été au courant et a validé l’ordre, la sanction de mes subordonnées, c’est moi et personne d’autre", a-t-il poursuivi.
Le chef de l’État a tenu à éclaircir les rumeurs qui courent depuis le début de cette affaire qui tourmente l’Élysée.
"Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n’a jamais occupé un appartement de 300 m2, Alexandre Benalla n’a jamais eu un salaire de 10.000 euros, Alexandre Benalla n’est pas mon amant", a-t-il ironisé au début de son discours.
Il n’a pas manqué de saluer le travail des élus LREM au Parlement, notamment le leader du groupe Richard Ferrand, le chef de file du groupe MoDem Marc Fesneau et du secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner.
"Nous réussissons collectivement tellement bien que nos oppositions s’agacent. Les élus de la majorité sortaient plus unis de cette affaire qui montre la dureté du monde politique", a-t-il jugé.
Le leader des sénateurs LR Bruno Retailleau a dénoncé l’attitude de Macron quand il s’est expliqué devant son groupe politique et non devant tous les Français.
Alors que 75% des Français attendent qu’@emmanuelmacron s’exprime sur l’affaire #Benalla, celui ci décide de le faire devant sa majorité. Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La République de l’entre-soi...
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 24 juillet 2018
"Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires", a lancé Olivier Faure (PS).
Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires. https://t.co/rICWqyMSVQ
— Olivier Faure (@faureolivier) 24 juillet 2018
"’Qu’ils viennent me chercher’ (#Macron)… : pas très fair-play quand la Constitution (ce que nous ne contestons pas) le protège précisément de toute obligation de rendre des comptes", a tweeté la présidente du Rassemblement National (RN, ex-FN), Marine Le Pen.
« Qu’ils viennent me chercher » (#Macron)... : pas très fair-play quand la Constitution (ce que nous ne contestons pas) le protège précisément de toute obligation de rendre des comptes. MLP #AffaireBellanaMacron
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 24 juillet 2018
>> À lire aussi : Affaire Benalla : les députés LR envisagent de déposer une motion de censure
(Sources : BFM TV/20 Minutes/Europe 1)