Alexandre Benalla a été filmé en train de frapper un manifestant en marge des manifestations du 1er mai. L’un des auteurs de la vidéo raconte la violence dans laquelle l’homme a été interpellé.
L’affaire est partie du site du Monde qui a mis en ligne mercredi soir une vidéo filmée par un manifestant place de la Contrescarpe à Paris. Un homme, identifié comme Alexandre Benalla, coiffé d’un casque à visière des forces de l’ordre, s’en prend à un jeune homme à terre. Les images ont déclenché l’indignation à gauche comme à droite. L’un des auteurs de la vidéo, Nicolas Lescaut, jeune militant de La France Insoumise et élu de l’Unef, a dénoncé les faits sur Europe 1.
Dans un premier temps, Nicolas Lescaut a cru à l’intervention particulièrement musclée d’un policier en civil. "C’était un défouloir", a-t-il témoigné. "Quand je vois cet homme qui est traîné au sol, qui saigne puisque son jean est ouvert et qu’il a une plaie béante, et que monsieur Benalla arrive, je crois que c’est un policier en civil. Il arrive par derrière et le maltraite", rapporte le jeune militant FI. Mais très vite, il remarque des faits et gestes déplacés. La violence des coups assénés par l’individu interpellent tous les témoins de la scène. "On le voit sur la vidéo, il y a des cris. Les gens se disent ’qu’est-ce qu’il se passe ?’ Ce n’est pas normal", raconte-t-il.
>>>A lire aussi : Affaire Benalla : l’Inspection générale de la police saisie
"Même si c’est un délinquant, on le neutralise, on le met au sol et on l’interpelle. Là, c’est un lynchage gratuit au sol", relève Nicolas Lescaut. Ce dernier précise entre autres que plusieurs témoins demandent avec insistance d’arrêter mais "monsieur Benalla, et même les CRS autour de lui et les policiers en civil continuent de le frapper alors qu’il ne peut rien faire". Lorsque Nicolas Lescaut s’approche un peu plus de la scène, il voit le jeune homme à terre. "Les policiers ne l’ont pas interpellé, ne l’ont pas embarqué", précise-t-il. Preuve, selon lui, de la gratuité de ce déchaînement de violences.
Jeudi, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire, notamment pour "violences par personne chargée d’une mission de service public" et "usurpation de fonctions".