Mercredi 25 octobre, les parties civiles ont été entendues dans le procès Merah. Leurs témoignages étaient particulièrement poignants.
Dans le cadre du procès Merah qui a débuté le lundi 2 octobre et qui ne se terminera que le 3 novembre prochain, les parties civiles ont témoigné mercredi 25 octobre. Leurs témoignages étaient particulièrement poignants à l’instar de celui Loïc Liber qui a ouvert l’audience l’après-midi. Le militaire grièvement blessé en recevant une balle de Mohamed Merah au niveau des cervicales le 15 mars 2012 est devenu lourdement handicapé. Le militaire est victime d’une tétraplégie haute avec atteinte respiratoire.
Loïc Liber a témoigné en racontant : "Je ne respire plus seul, je dois parler doucement pour ne pas perdre mon souffle’’. Il a aussi ajouté ‘Cela fait 5 ans que j’ai perdu mon indépendance, 5 ans que je suis éloigné de ma famille, de mes amis, de mon île. (…) Je ne peux me déplacer pour me présenter face à la cour. Avant les faits, j’étais une personne très active, impliquée dans la vie de mon pays. Le fait de ne plus pouvoir remarcher m’est insupportable. Je suis malheureux d’être dans cet état’.
Le militaire a également évoqué ce qu’est devenu son quotidien en témoignant ‘Dès mon réveil j’ai eu des douleurs très importantes. Ma vie est devenue un combat chaque jour. Tous les jours je dois prendre une forte dose de médicaments afin de réduire la douleur physique. La douleur psychologique est insupportable. Elle est là à chaque réveil, je suis littéralement épuisé’.
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Les parties civiles en lien avec l’attentat datant du 19 mars 2012 ont également livré leurs témoignages. Ce jour-là, le tueur en scooter a tué Jonathan, Ariel, Gabriel Sandler, Myriam Monsonego devant une école juive de Toulouse.
Une ancienne élève a témoigné en racontant avoir immédiatement pensé à appeler ses parents pour leur dire ‘adieu’ en apprenant qu’il s’agissait de coups de feu. Elle a, en effet , raconté ‘’Mon premier réflexe a été d’appeler mes parents pour leur dire adieu (...) J’ai vu les collants plein de sang de Myriam (...) j’étais tétanisée (...) et puis j’ai compris que c’était fini". Elle a aussi confié porter en elle une "douleur", car pour elle, la victime était comme "une sœur".
Radjia Legouad est venue témoigner devant le tribunal pour parler de son petit frère, Mohamed Legouad, militaire tué à Montauban. Elle a parlé avec des sanglots dans la voix : "Il avait 23 ans, comme son assassin (...) Il était le dernier de notre fratrie. On était 7 enfants". Elle dépeint le portrait de son défunt mort en évoquant un jeune homme "joyeux, attentif aux siens". "On l’appelait Chems, ça veut dire soleil" poursuit-elle.
(Source : lefigaro.fr)
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