Quelques jours après l’arrestation d’un couple londonien pour le meurtre de Sophie Lyonnet, ses amis reviennent sur l’affaire et les conditions de travail de la victime.
Le rêve de Sophie Lyonnet était de vivre à Londres. Elle avait pensé réaliser son souhait en travaillant à Wimbledon en tant que jeune fille au pair pour le couple Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 34 ans. Malheureusement, le rêve s’est rapidement mué en cauchemar. La jeune femme a été retrouvée morte et calcinée mercredi dernier dans le jardin du couple. Que s’est-il réellement passé ? À cette question, les juges vont devoir trouver une réponse. Le couple va répondre de cet acte meurtrier devant la justice.
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Cependant, si les réponses ne sont pas encore concrètes, les amis de la victime sortent du silence pour dénoncer le calvaire que Sophie Lyonnet avait vécu à Londres. Selon ces derniers donc, la jeune femme était recluse dans la résidence du couple pour s’occuper de deux enfants de 3 et 6 ans. Elle faisait le ménage et préparait à manger pour la modique somme de 56 euros, qui ne lui aurait jamais été versé. "Dès qu’on abordait le sujet de l’argent, elle éludait. […] Elle nous faisait croire que tout allait bien pour ne pas nous inquiéter. Sophie pensait toujours aux autres avant elle", raconte une amie de la victime.
Une autre amie de Sophie assure que sa patronne, Sabrina Kouider, l’avait embauché en lui promettant de percer dans le monde du cinéma. Styliste et mannequin, la trentenaire coupable aurait offert une robe de soirée, un shooting photo et fait rencontrer Johnny Depp à Sophie Lyonnet qui rêvait de percer dans le domaine du cinéma. "Elle l’a achetée, lui faisant miroiter qu’elle pourrait l’aider à travailler dans le cinéma", affirme la jeune femme.
Si les amis de Sophie lui reconnaissent les qualités de travailleuse et de fonceuse, ils avouent également une personne "très influençable". Ce serait d’ailleurs cette faille que le couple franco-algérien aurait profité. Par ailleurs, la jeune fille tuée aurait été injoignable à plusieurs reprises, fait qui a inquiété ses proches, tout comme son impossibilité à retourner en France. "Elle disait toujours ’bientôt’… mais repoussait à chaque fois. Elle n’avait pas d’argent pour payer le retour, mais trouvait toujours des excuses à ses patrons qui avaient soi-disant des problèmes financiers", raconte un de ses amis. Même les parents de Sophie Lyonnet ne pouvaient la joindre, affirmait une proche. Son petit-ami, lassé de l’attendre, l’a finalement quitté.
Dans une vidéo publiée fin 2016 sur les réseaux sociaux, Sophie Lyonnet avait les larmes aux yeux et regrettait de ne pouvoir finalement rentrer en France pour Noël dernier. Ses patrons l’auraient menacé de ne pas donner ses salaires si jamais elle rentrait. "Elle était épuisée, à bout, se souvient une autre de ses amies. Ils lui avaient même fait faire des crêpes, qu’elle vendait à leur profit !". Finalement, ses proches lui ont payé un billet de retour. Elle aurait dû rentrer en France, lundi avant la découverte macabre, mais n’arrivera jamais.
Sur des photos jamais partagées sur les réseaux sociaux, les proches de Sophie Lyonnet ont découvert avec horreur des traces de griffures sur le cou de la jeune femme. La victime était-elle sujette à des maltraitances physiques de la part de ses employeurs ? Ceci est fort possible et c’est ce que la justice va désormais tenter de déterminer. L’affaire de meurtre est maintenant devant la cour.
Source : Le Parisien, BFMTV