Un détenu a été poignardé à mort au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, près de Pointe-à-Pitre. Ce meurtre intervient deux jours après l’évasion de deux dangereux détenus. L’Inspection générale de la justice a ordonné une enquête.
La semaine dernière, la prison de Baie-Mahault en Guadeloupe a été le théâtre de nombreux incidents. Lundi, la gendarmerie a lancé un appel à témoins après l’évasion de deux détenus considérés comme dangereux. Puis trois jours après, un détenu d’une trentaine d’années a été tué. Hubert Moreau, chef de la mission des services pénitentiaires de l’outremer, en visite en Guadeloupe avoue une "faille".
Selon les informations de Europe 1, une enquête administrative de l’Inspection générale de la justice est en cours au centre pénitentiaire de Baie-Mahault. Cette enquête a pour objectif d’"analyser ce qui s’est passé, de déterminer les responsabilités éventuelles, à quel niveau, et de faire des propositions, des injonctions, pour éviter que cela se reproduise", a expliqué Hubert Moreau. Ce dernier avait auparavant rencontré les représentants syndicaux afin de "remobiliser les équipes" malgré la "faille". Il a souligné l’importance de repartir "avec plus d’efficacité, de vigilance et d’attention".
De son côté, Eric Pétilaire, secrétaire régional CGT Pénitentiaire, s’était dit "indigné". Selon lui, les établissements d’outre-mer sont "les laissés-pour-compte de l’administration pénitentiaire". Plusieurs anomalies ont été également citées par Eric Pétilaire : surpopulation de la maison d’arrêt et circulation d’armes et de téléphones portables. Autre point de friction, le délai pour le transfert des détenus "dangereux" dans des prisons adaptées de l’hexagone. Ces transferts concernent "50 à 60 détenus par an" en Guadeloupe, selon Hubert Moreau, et "on devrait pouvoir en faire plus".