Selon une source judiciaire, les gardes à vue des cinq suspects arrêtés à Strasbourg et Marseille ont été prolongées jeudi matin au-delà des 96 heures. Cette mesure exceptionnelle vise à anticiper la menace d’un attentat imminent sur le sol français.
Cette mesure exceptionnelle de privation de liberté a été décidée après l’attentat djihadiste déjoué à Strasbourg. Les cinq suspects seront placés en garde à vue jeudi matin au-delà des 96 heures, a indiqué une source judiciaire. Cette prolongation peut porter les gardes à vue à une durée totale de 144 heures, soit un total de six jours. Cette mesure est uniquement possible pour des nécessités de coopération internationale ou lorsque les investigations laissent croire à une menace d’attentat imminent.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a été interrogé au sujet de cet attentat déjoué. Selon lui, une action terroriste envisagée de longue date en France a pu être mise en échec après les arrestations dans la nuit de samedi à dimanche, à Strasbourg et à Marseille. Après le début des investigations en février, plusieurs personnes ont été interpellées dont deux Français, liés au réseau. Ils étaient mis en examen et écroués, soupçonnés d’avoir contracté des crédits à la consommation pour le financement des activités terroristes, rapporte Europe1.
Âgés de 35 à 37 ans, les suspects arrêtés à Strasbourg ne sont pas connus des services de renseignements. Parmi ces individus de nationalité française, deux d’entre eux sont soupçonnés d’avoir rejoint la Syrie, via Chypre, en 2015, avant de retourner en Europe. Lors des gardes à vue, l’un des quatre suspects a cité plusieurs cibles d’un projet d’attaque comme le 36 Quai des Orfèvres ou la DGSI.