Depuis l’attentat à Nice, l’assassinat du prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray et dernièrement les affaires de bonbonnes de gaz, le nom de Rachid Kassim revient souvent. Qui est ce djihadiste français de 29 ans présent sur le territoire irako-syrien.
Les services antiterroristes le connaissent bien. Le nom de Rachid Kassim est évoqué au détour de plusieurs attentats en France ou de projets déjoués. Âgé de 29 ans, ce djihadiste français originaire de Roanne dans la Loire est aujourd’hui installé en zone irako-syrienne sur le territoire occupé par le groupe État islamique. D’après les enquêteurs, il est derrière les attaques de Magnanville où un couple de policiers a été le 13 juin. Il aurait également téléguidé l’assassinat du prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray. Récemment, dans l’affaire des bonbonnes de gaz, il a été cité, selon Le Monde, comme étant l’un des commanditaires de l’attentat à la voiture piégée déjoué cette semaine à Paris. D’après le Dauphiné Libéré, l’intéressé est apparu en 2016 dans la vidéo de revendication de l’attentat de Nice.
Très actif sur les réseaux sociaux, Rachid Kassim est considéré par certains comme un membre influent de la "djihadosphère". Le Roannais de 29 ans utilise souvent sa véritable identité ou apparaît sous le pseudo Ibn Qassim. Il se familiarise surtout avec la messagerie chiffrée Telegram, très privilégiée par les djihadistes pour sa confidentialité. Le jeune homme serait même l’administrateur d’une chaîne suivie par des centaines d’abonnés, rapporte Le Figaro. Des messages violents et des incitations aux musulmans à attaquer en France avec une insistance morbide y sont régulièrement publiés avec notamment la liste de cibles potentielles et de scénarios d’attentats.
Père de trois enfants, Rachid Kassim a prétexté un déménagement Égypte en 2012, mais il a été finalement aperçu en Syrie. Le djihadiste se serait radicalisé en 2011 au cours d’un voyage en Algérie, souligne Le Progrès. À Roanne, cet animateur social s’occupait de l’accompagnement des enfants d’un centre social à la cantine. "À l’époque, des frères se sont mobilisés dès qu’ils ont senti une dérive dans ses paroles. Ils l’ont emmené à des séminaires. Il a prétendu qu’il était repenti et avait compris ses erreurs", a déclaré en août un membre d’une association locale interrogé par L’Express. Fin 2015, sous le nom de "Nicole Ambrosia", il administrait une page Facebook faisant l’apologie du djihad auprès d’une quarantaine de lycéens de sa région d’origine.