Adel Kermiche, 19 ans, connu des services antiterroristes est le premier terroriste identifié de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Certains de ses voisins le décrivent comme un homme "fou" d’autres le trouvait "adorable".
L’un des deux auteurs de l’attaque menée mardi contre une église française, dans laquelle un prêtre de 86 ans a été égorgé, a été "formellement identifié" comme étant Adel Kermiche. Un jeune homme de 19 ans qui avait essayé par deux fois de se rendre en Syrie, avant d’être placé sous surveillance électronique. Son intention était connue. "On savait qu’il voulait aller en Syrie", a d’ailleurs témoigné un voisin de la famille à Saint-Etienne de Rouvray.
Adel Kermiche, son portrait contradictoire
Un voisin habitant à côté du pavillon d’Adel Kermiche le défini "comme un petit frère". Ils ont d’ailleurs travaillé ensemble. Ils étaient animateurs dans un centre aéré de Saint-Etienne du Rouvray, fin 2015. "Je l’épaulais, il était stagiaire BAFA, il était adorable avec les enfants, il se comportait bien". Il assure n’avoir "jamais remarqué aucun signe de radicalisation". Une autre voisine parle pourtant d’un fou : "il parlait tout seul, il disait n’importe quoi", raconte-t-elle. "Il ne nous parlait jamais", a confié un autre voisin de la famille du jeune homme. "Je ne suis pas étonné, il m’en parlait tout le temps", a déclaré sur RTL un adolescent qui a assuré faire partie de ses connaissances. "Il parlait d’islam, qu’il allait faire des trucs comme ça. Il m’a dit ’je vais aller faire une église’ il y a deux mois. Je l’ai pas cru, il disait beaucoup de choses".
La radicalisation d’Adel Kermiche était connue de tous
Certains amis ou voisins affirment que la transformation d’Adel Kermiche en tueur djihadiste est tout sauf une surprise. Un homme s’est confié au Parisien : "Un gars assez dingue pour faire ça, il n’y avait que lui. On ne le supportait plus", raconte-t-il. Puis il poursuit : "En septembre dernier, il était venu au quartier où l’on était une quinzaine autour d’un barbecue. Il ne parlait que de Syrie, et de son rêve de tuer des soldats de Bachar...". Adel Kermiche n’aurait rien caché sur ses intentions. Un voisin raconte comment sa sœur, ses parents et lui-même avaient tenté de le raisonner. "Il ne parlait que de religion. (...) Je lui disais d’arrêter ça, que s’il avait besoin de se confier à quelqu’un de confiance hors du cercle familial, j’étais là", a-t-il expliqué. "Mais il était comme dans une bulle", affirme ce voisin.
Face à ce terrible drame, les habitants du quartier vivent dans le doute. "Aux infos, ils n’arrêtent pas de dire qu’il y aurait d’autres jeunes radicalisés comme lui dans la région… Alors comment on fait ? On ne laisse plus sortir ses enfants ?", s’interroge une habitante.