Dans une interview avec le JDD, Sandra Bertin, la cheffe du Centre de supervision urbain (CSU) de Nice affirme avoir été harcelée et livre un témoignage accusant l’Etat, notamment le ministère de l’Intérieur.
Alors que la présence de la police nationale le soir du 14-Juillet où le camion fou de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a causé la mort de 84 personnes, Sandra Bertin Responsable de la vidéosurveillance à Nice, a dénoncé les agissements du ministère de l’Intérieur.
Le vendredi 15 juillet, elle aurait été contactée par le cabinet du ministère de l’Intérieur qui lui aurait demandé "un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières". Il fallait également "bien préciser que l’on voyait aussi la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité", a-t-elle ajouté alors qu’après visionnage des images, elle a constaté qu’aucun agent ne se trouvait à ses endroits ce soir là. "La police nationale était peut-être là, mais elle ne m’est pas apparue sur les vidéos.", a-t-elle souligné.
"J’ai été harcelée pendant une heure, on m’a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n’ai pas vu à l’écran", a-t-elle confié. L’harcèlement était si intense que "j’ai dû physiquement renvoyer du CSU l’émissaire du ministère !", a-t-elle ajouté.
La présence de la police nationale sur la Promenade des Anglais, le soir de ce drame a suscité de vives polémiques surtout après la publication de l’enquête de Libération, datée du 20 juillet, qui affirmait que "la promenade des Anglais n’était pas protégée par la police nationale le 14 juillet au soir".
Pour rappel, le ministère avait déjà annoncé que les résultats de l’enquête sur le dispositif de la police lors de cet attentat de Nice, sortiront la semaine prochaine. Par ailleurs, la sous-direction anti-terroriste aurait demandé une réquisition judiciaire pour détruire les images de vidéo-surveillance.