Zacharia est le premier témoin du massacre à Magnanville. Pour BFMTV il est revenu sur cette terrible nuit où il a vu le terroriste dans les yeux. "Je représente Daesh", avait lancé Larossi Abballa.
Ce témoin précieux se trouvait dans le complexe sportif en face du domicile du couple le soir des faits. Il se souvient qu’une femme est arrivée en courant, indiquant qu’un homme venait d’être agressé, raconte BFMTV. Son témoignage fait froid dans le dos. L’homme prénommé Zacharia n’a pas hésité à foncer vers le domicile de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. Il a été accompagné d’une autre personne.
"Ce lundi soir, je m’entraînais dans le complexe sportif de Magnanville. Une femme nous a interpellés en disant qu’un homme s’était fait sauvagement poignarder", se rappelle-t-il. Arrivée sur le domicile du couple de policiers tués, le haut portail de trois mètres était fermé. "Il a fallu qu’on l’escalade", raconte-t-il avant de préciser : "Et finalement le policier était allongé dans la rue. Tout de suite on a porté les premiers secours. On a essayé de faire un massage cardiaque, des points de compression, il avait le pouls très faible. C’est à ce moment-là qu’on a crié : ’réveillez-vous ! Réveillez-vous !’", explique-t-il.
Il raconte ensuite que le terroriste Larossi Abballa a ouvert le Velux de la maison pour revendiquer son crime, et prêter son allégeance à Daesh. "On a vu le Velux de la maison qui était en face de nous s’ouvrir. Et c’est là que le terroriste nous a dit : ’Je représente l’Etat islamique, vous avez attaqué chez nous. On va vous attaquer chez vous. J’ai un otage, je suis armé’", souligne-t-il
"J’ai pris peur, mais on a continué le massage cardiaque", explique encore Zacharia à BFMTV. "J’ai regardé s’il n’avait pas une arme, un pistolet ou une Kalachnikov. Il avait juste une lacrymo et une matraque", précise-t-il. Puis les regards des deux hommes se sont croisés. "Je l’ai vu droit dans les yeux. Car quand il s’est exprimé, il pensait qu’il y avait déjà les autorités. Et finalement, on était que tous les trois (...) Il a refermé le Velux, on a continué à faire les premiers gestes de secours", poursuit-il dans sa lancée. Les secours finiront par arriver et déplaceront le corps de la victime "parce qu’on était vraiment en ligne de mire du terroriste".
Musulman, Zacharia ne comprend pas que des terroristes puissent se revendiquer de sa religion. "Je suis musulman pratiquant, je fais le ramadan (...) Peut-être qu’ils pensent qu’ils sont musulmans, ils interprètent ça à leur façon. Mais moi, la religion que je pratique ce n’est pas du tout celle-là", conclut-il, encore choqué par le massacre.