En tout, 16 salariés d’Air France seront convoqués devant le tribunal de Bobigny ce vendredi et jugés pour l’affaire de la "chemise arrachée".
Cet épisode a fortement marqué la grève d’Air France en octobre dernier après l’annonce d’une restructuration de la compagnie aérienne menaçant près de 3 000 emplois.
Onze salariés jugés pour "dégradations"
Dans le cadre de l’affaire de la "chemise arrachée" du DRH d’Air France, cinq adhérents de la CGT seront jugés ce vendredi devant le tribunal de Bobigny. Un rassemblement de soutien s’y tiendra en pleine épreuve de force engagée par le syndicat avec le gouvernement sur la loi Travail. Au total, 16 salariés de la compagnie aérienne se présenteront devant le tribunal correctionnel dont cinq pour "violences en réunion" avec une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Les onze restants seront jugés pour "dégradations" lors de la manifestation du 5 octobre, rapporte Europe1.
"À poil, à poil"
Pour un petit rappel des faits, un groupe de mécontents s’est introduit dans le comité central d’entreprise au siège d’Air France après avoir forcé le portail d’entrée. Certains ont directement attaqué physiquement deux responsables de la société et ont agressé les vigiles qui tentaient de les protéger. Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta, hué sous les cris de "à poil, à poil", s’était retrouvé torse nu, chemise déchiquetée. Il a réussi à prendre la fuite en escaladant un grillage.
Qui a arraché la chemise ?
Le ou les auteurs de l’arrachage de chemise devront être démasqués au cours du procès. Devant le tribunal, une large intersyndicale réunissant des syndicats de pilotes, d’hôtesses et stewards, mais aussi de personnels au sol appelle à un rassemblement dès le début de l’audience à 9h. Afin d’éviter d’éventuels débordements, un "gros dispositif" policier sera mis en place autour du palais de justice de Bobigny. Les syndicats CGT, FO ainsi que SUD-aérien et Alter ont par ailleurs lancé un appel pour une cessation de travail à Air France vendredi. Toutefois, des sources aéroportuaires ont déclaré que le mouvement devrait être peu suivi.
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