Remis par les autorités belges à la France mercredi, Salah Abdeslam a été placé en détention à la prison de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne. Son incarcération a eu lieu dans des conditions de sécurité maximales.
Le suspect-clé des attentats de novembre 2015 à Paris, Salah Abdeslam a été mis en examen pour assassinats à caractère terroriste. Mercredi, il a été placé en détention provisoire en quartier d’isolement à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d’Europe, à une trentaine de kilomètres de Paris. Selon les spécialistes, les travaux récents effectués ont permis d’accueillir un détenu très "particulier". Sa cellule est d’ailleurs équipée de vidéosurveillance et une équipe sera dédiée à Salah Abdeslam. Il sera "pris en charge par une équipe de surveillance dédiée, composée de surveillants aguerris, formés à la détention des personnes réputées dangereuses", a indiqué le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas.
"Un environnement sécurisé" pour le kamikaze
Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a également ajouté qu’"un certain nombre de mesures ont déjà été organisées pour que son environnement soit sécurisé". Dans un communiqué, le ministère de la Justice précise : "Le quartier est aménagé afin qu’il ne puisse avoir aucun contact avec d’autres personnes détenues. La gestion quotidienne fera l’objet de mesures sécuritaires élevées, notamment lors de ses mouvements". L’ensemble des activités de l’intéressé se déroulera au quartier d’isolement afin d’éviter tout contact avec le reste de la population pénale. La Chancellerie indique par ailleurs que "le magistrat instructeur déterminera avec qui il (Salah Abdeslam) pourra communiquer et quelles personnes pourront lui rendre visite au parloir. L’administration contrôlera l’ensemble de ses contacts extérieurs".
Un "kit pyjama" en papier pour éviter tout risque
Sa qualité de détenu particulièrement surveillé fait qu’il a été reçu par la directrice de Fleury-Mérogis qui lui signifiera les conditions de sa détention. Ainsi que par le service d’insertion et de probation et par le personnel médical qui devront détecter les risques suicidaires et son état d’esprit. Une fois en cellule, ses vêtements ont été confisqués au profit d’un "kit pyjama" en papier pour éviter tout risque "d’évasion" ou de "suicide". "On redoute qu’il ne supporte pas la pression, ses conditions vont être dures", confie à L’Express une source syndicale pénitentiaire. Salah Abdeslam bénéficiera d’une télévision, d’un lit composé d’un matelas ignifugeable (protégé contre le feu), d’un mobilier pour écrire et ranger ses affaires ainsi que des toilettes et une douche qui "respectent son intimité", c’est-à-dire à l’abri des regards. A l’identique des autres détenus en isolement.