Deux détenus se sont suicidés la semaine dernière à la prison de Nouméa. L’incident survient alors qu’un plan de sécurisation d’urgence contre les mutineries est mis en place par les autorités françaises.
Deux suicides par pendaison
Deux suicides successifs ont eu lieu dans la prison de Nouméa, la semaine dernière. "Il s’agit de deux jeunes détenus de 24 et 25 ans, qui se sont pendus mardi et vendredi derniers", a confirmé, Yves Mathis, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République. Il a également précisé que les deux drames n’avaient aucun lien. Le premier détenu avait été retrouvé dans sa cellule dans un état grave. Il a succombé à ses blessures, à peine arrivé aux urgences. Le second prisonnier avait déjà été constaté mort quand les autorités l’ont retrouvé.
Les raisons à ces suicides
Cet incident survient alors que les autorités tentent de mettre en place un plan de sécurisation d’urgence après une mutinerie au mois de janvier. Le premier détenu aurait été l’un des participants à cette émeute dans le Camp Est qui a eu lieu dans la nuit du 24 au 25 janvier. Les suicides de ces prisonniers seraient dus à la surpopulation dans la prison de Nouméa. Il y réside en effet 434 détenus pour 404 places. Il y a aussi la canicule qui règne à Caillou et qui ne contribue pas à l’apaisement des esprits.
Les négligences des autorités
"Ces suicides mettent en évidence le mal-être au Camp Est où les violences des détenus envers eux-mêmes, envers les surveillants ou le matériel sont en augmentation", a déclaré Julie Beurois, membre de la Ligue des droits de l’homme et représentante locale de l’OIP (Observatoire international des prisons). Cette dernière a également pointé du doigt les actions de l’État qui priorisent le "sécuritaire", mais ont une tendance à négliger la formation et la réinsertion des prisonniers, dont la plupart sont des jeunes Kanaks.
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