Derrière le trait naïf de Jawad Bendaoud se cache en réalité un véritable "chef de rue". Selon les riverains de la rue du Corbillon, il a déjà cumulé treize condamnations depuis 2010.
Garde à vue prolongée pour Jawad Bendaoud
Le logeur présumé d’Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis a entamé son sixième jour de garde à vue, ce lundi 23 novembre. Une prolongation qui est rarissime en matière de lutte contre le terrorisme, sachant que l’homme a été retenu plus de 4 jours. Cependant, les autorités françaises ne veulent pas lâcher l’affaire sur une présumée participation de Jawad dans les attentats de Paris. L’homme qui a fourni l’appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) aux terroristes qui ont opéré le 13 novembre est en effet décrit comme un "chef de rue", un véritable malfaiteur par son entourage.
"Il est à la fois bête, violent et dangereux", explique la mairie de Saint-Denis, qui a ri jaune en entendant les déclarations du malfrat à la télévision. Pour rappel, Jawad Bendaoud avait déclaré juste avant son arrestation en direct sur BFMTV avoir simplement "rendu service" à un ami, quand il a mis à la disposition des terroristes ce logement pour trois jours. "J’ai dit qu’il n’y avait pas de matelas, ils m’ont dit "c’est pas grave", ils voulaient juste de l’eau et faire la prière", a expliqué ce logeur, devenu la risée du web pour sa supposée naïveté.
Le parcours judiciaire du logeur des terroristes
Le palmarès judiciaire de Jawad Bendaoud fait froid dans le dos, avant ces attentats de Paris. Il a déjà été condamné en 2008 à huit ans de prison pour avoir tué à coups de hachoir un adolescent de 16 ans, après une histoire confuse de portables. Mis à part cette condamnation, il a notamment cumulé 13 condamnations depuis 2010. Les motifs sont nombreux, ils vont de trafics de stupéfiants aux violences aggravées en réunion, en passant par la détention d’armes aggravée en réunion, faux et usage de faux, conduite en état d’ivresse et les violences conjugales.
Ainsi, le 1er mars 2014, Jawad Bendaoud a été condamné à six mois de prison pour violence aggravée avec armes à Saint-Denis. En avril 2014, alors qu’il est en détention, il comparaît de nouveau devant la justice et est condamné pour détention de stupéfiants, appel anonyme, faux, et recel. Puis, le 25 janvier 2015, l’homme est condamné à 10 mois d’emprisonnement pour dégradation aggravée en réunion et détention d’armes aggravée en réunion à Aubervilliers. Sa condamnation pour violences conjugales a été effective en août 2015 à une mesure alternative.
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