Le conseil des Prud’hommes de Villefranche-sur-Saône a tranché sur le cas de ce cadre d’une entreprise du Rhône qui a été renvoyé "sans cause réelle et sérieuse".
Virée après un changement de sexe
La plaignante occupait le poste de directeur général d’une entreprise spécialisée dans les procédés textiles, basée à Cours-la-Ville (Rhône) avant d’être licenciée pour "fautes simples". Elle y a travaillé depuis 18 ans. Ses proches qui dirigent l’entreprise lui ont reproché son manque de motivation et de communication ainsi que des factures de téléphone exorbitantes.
De son côté, l’employée affirme que c’est son changement de sexe pour devenir femme qui les a poussé à la virer.
L’avocat de la demanderesse qui a préféré garder l’anonymat, a avancé qu’à "partir du moment où monsieur n’est plus mais madame, on lui retire toutes les attributions qui faisait d’elle une directrice générale et industrielle". Il a alors précisé que "Le seul qui n’a pas accepté son changement d’identité, c’est le PDG. Les ouvriers l’avaient accepté et lui avaient fait une haie d’honneur pour son départ. Pour eux, c’était la même personne. Elle a changé de sexe mais pas de personnalité".
Maître Pierre Robillard a raconté que son client qui est devenu femme n’a plus été invité aux réunions "dès qu’il a mentionné son changement de sexe". D’ailleurs, la communication avec la direction était complètement coupée, a-t-il précisé.
Un licenciement est "sans cause réelle et sérieuse"
Le conseil des Prud’hommes de Villefranche-sur-Saône a étudié le cas de cette femme et a conclu que le licenciement est "sans cause réelle et sérieuse". L’entreprise a ainsi été condamnée à payer "151 969 euros au titre des dommages intérêts, 30 000 euros pour préjudice moral et 4 150 euros au titre d’une prime d’intéressement", rapporte France Tv Info.
"A partir du moment où elle a entrepris son changement de sexe", la demanderesse a dû faire face à la "mauvaise volonté", aux" remarques désobligeantes", aux insultes. Par ailleurs, la politique de décrédibilisation a cassé son autorité dans l’entreprise, soutient le conseil des Prud’hommes de Villefranche-sur-Saône.