Endeuillée par une fusillade qui a fait quatre morts dont un bébé de six mois, la communauté des gens du voyage à Roye, dans la Somme réfute la piste d’un règlement de compte qu’a évoqué la presse dans la soirée du mardi. Le point sur l’affaire.
Mardi l’émotion était à son comble au sein de la communauté des gens du voyage à Roye, dans la Somme suite à la fusillade qui est survenue dans l’après-midi. Un homme, visiblement ivre, avait ouvert le feu vers 16h30. Appelés sur les lieux, les gendarmes ont été assaillis de coup de feu. Le bilan est lourd : quatre morts et trois blessés graves.
Un enfant en bas âge, sa maman et le grand-père des enfants sont décédés sur les lieux du drame. Un gendarme a quant à lui succombé à ses blessures en arrivant à l’hôpital. Trois autres personnes sont dans un état grave : le frère de la jeune victime, un autre gendarme et l’auteur de la fusillade, dont les jours ne sont pas en danger.
La piste d’un règlement de compte évoquée par la presse
Un important dispositif de sécurité a été déployé aux alentours de la zone où a eu lieu la fusillade, près d’un Intermarché à l’extérieur de la ville de Roye. L’ambiance y était lourde et des incidents ont eu lieu en début de soirée. Des membres de la communauté des gens du voyage reprochent certains médias d’avoir évoqué un règlement de compte pour expliquer la fusillade, ce qu’ils réfutent. De son côté, le procureur d’Amiens, Bernad Farret a indiqué que les causes de ce drame sont pour l’instant inconnues. "En l’état, on ne peut pas parler de règlement de comptes mais d’une agression par un individu sur une famille", a-t-il précisé.
Dans la soirée, aucun journaliste ne pouvait s’approcher du camp. Un journaliste d’Europe 1 qui a tenté de le faire s’est fait malmener, exfiltré en urgence par les gendarmes. Une journaliste de RTL a elle aussi été prise à partie. Un peu plus tôt dans la journée, des individus présents autour du camp s’en sont pris à des journalistes du Courrier picard et à une équipe de télévision.
François Hollande et Manuel Valls ont exprimé leur émotion
Manuel Valls, via twitter, et François Hollande, dans un communiqué, ont exprimé leur vive émotion mardi soir. "Mes pensées vont aux familles, aux victimes et au gendarme abattu en servant la France", a déclaré Manuel Valls.
Horreur et immense tristesse face au drame de Roye. Mes pensées vont aux familles, aux victimes et au gendarme abattu en servant la France.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 25 Août 2015
"Le Président de la République tient à saluer le courage et l’engagement des forces de la gendarmerie et leur apporte tout son soutien dans cette épreuve", a réagi l’Elysée dans un communiqué. "Le Chef de l’Etat fait part de toute sa solidarité aux familles des victimes et à leurs proches", conclut la présidence.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a rendu visite aux blessés de la fusilladeà l’hôpital d’Amiens. Arrivé peu avant 22h00 au centre hospitalier universitaire, le ministre s’est incliné devant la dépouille du gendarme de 44 ans tué par le forcené avant de se rendre au chevet du gendarme de 26 ans blessé dans l’échange de tirs.