Spencer étant hospitalisé, Chris, Anthony, et Alek, trois des quatre "héros" de l’attaque dans le train Thalys Amsterdam-Paris témoignent. Ils racontent comment ils ont maitrisé le tireur.
Trois des quatre hommes qui avaient arrêté l’auteur des tirs dans le train Thalys Amsterdam-Paris, vendredi, témoignent. Deux d’entre eux sont américains, Anthony Sadler (23 ans) et Alek Skarlatos (22 ans). Ce jour-là, ils voyageaient avec leur ami, Spencer Stone un autre américain engagé dans l’US Air Force. Ce dernier a été blessé lors de cette lutte contre le tireur, et a dû être hospitalisé. Le troisième homme, Chris Norman (62 ans), est un britannique résidant en France.
"Nous étions assis, Anthony, Spencer et moi dans la voiture 12. Soudain, nous avons entendu un coup de feu. Puis un employé du train (Thalys) est apparu, courant dans le couloir, pourchassé par un homme armé. J’ai dit à Spencer : vas-y !", raconte Alek. Le militaire s’élance alors vers le tireur, exerçant une prise sur ce dernier pour tenter de l’immobiliser. Mais l’assaillant, un homme maigre, torse nu et portant une barbe, a pu se libérer, pour blesser Spencer à coups de cutter à la nuque et à la main.
"Je me trouvais à une dizaine de mètres" où Spencer et l’assaillant se battaient, raconte Chris. "C’était normal que j’aille l’aider", ajoute ce pratiquant et non moins enseignant de rugby. Pendant que le Britannique maintenait les bras du tireur, Alek saisissait l’arme, une kalachnikov et la vidait de ses balles alors qu’Anthony le frappait. "Je ne sais plus où je tapais", dit-il. Etourdi par les coups, l’assaillant a, par la suite, été ligoté par les "héros" à l’aide d’une cravate d’un uniforme Thalys donné par un employé du train.
"Mais le vrai héros dans tout ça c’est Spencer. Alors qu’il était blessé, il a porté secours à un voyageur une fois que l’attaquant était ligoté", lance Anthony. Couvert de sang, ce passager s’était en effet effondré, il aurait été touché à la carotide. "Spencer a des notions de médecine. Il a tenté de stopper l’hémorragie", indique Alek.
"Entre le moment où on l’a arrêté et notre arrivée en gare d’Arras, peut-être que vingt minutes se sont écoulées", suppose Alek. A Arras, ils ont été entendus par la police avant qu’ils soient invités dans un restaurant par le président de la communauté urbaine d’Arras, Philippe Rapeneau.