Le CHU de Lyon fait partie des rares établissements à opérer les patients sous hypnose. Les médecins le pratiquent pour les cas de cancer de la prostate
Le CHU de Lyon a fait un grand pas dans l’utilisation de l’hypnose dans les blocs opératoires ; une grande première en France. Désormais, l’établissement opère les cancers de la prostate par curiethérapie sous hypnose. Cette pratique permet d’éviter "les risques liés à l’anesthésie et ses effets secondaires : nausées vomissements, fatigue", indique Olivier Chapet. Elle permet également au patient de récupérer sa forme rapidement, note ce chef du service de radiothérapie à l’hôpital Lyon-Sud qui précise qu’" Il peut reprendre ses activités dans les jours qui suivent l’intervention".
Les hospices civils de Lyon ont de leur côté souligné que " L’hypnose permet de remplacer l’anesthésie générale, habituellement pratiquée pour ce type d’intervention, qui est très douloureuse".
Le patient conscient allongé sur une table d’opération
Pendant l’intervention chirurgicale, le patient reste conscient. Tel a été le cas de Pierre Charvet qui a accepté la pratique sans hésitation. "L’anesthésiste m’a toutefois rassuré en me disant que si je résistais et qu’elle n’arrivait pas à m’hypnotiser, on m’endormirait de façon classique.", a-t-il témoigné.
Formée à l’hypnose, Edwige Rigal, médecin anesthésiste explique qu’" Il s’agit alors de focaliser son attention et de la détourner afin de lui permettre de s’évader dans son monde intérieur".
Pierre Charvet est l’un des 20 patients que le CHU de Lyon à avoir été opéré d’un cancer de la prostate sans anésthésie. Il raconte être resté sur la table d’opération conscient et a ainsi vu que "le chirurgien ne parlait jamais. Il communiquait avec elle à l’aide d’ardoises pour ne pas perturber l’hypnose..". Il raconte alors qu’ à "un moment, j’ai lu qu’il voulait commencer. Je m’inquiétais car j’étais toujours là et j’avais l’impression d’être parfaitement conscient."
L’intervention aura duré une heure et nécessité 20 piqûres que Pierre Charvet n’a même pas senties. Il aurait, pendant tout ce temps, parlé au médecin anesthésiste sans réaliser la réalité. Au final, il a juste eu l’impression d’avoir fait une prise de sang. "Je suis retourné dans ma chambre manger et je suis rentré chez moi à 15h30.", raconte-t-il.