La Cour des comptes refait son exercice annuel ce mercredi où des dépenses inutiles de l’Etat seront à nouveau étalées.
Le Parisien rapporte que le rapport de la Cour des Comptes établit annuellement la liste des dépenses inutiles, et parfois irrégulières des administrations. Œuvre des 400 magistrats de la rue Cambon, et présenté ce mercredi, ce rapport est un bilan global de l’ensemble des finances publiques et revient sur les abus dans la gestion de l’argent public. La Cour propose ensuite ses recommandations pour redresser les "bavures" du gouvernement sur les dépenses publiques.
En 2014, sur les 1 924 recommandations formulées, 69,8% ont été partiellement ou totalement appliquées. Les magistrats avaient particulièrement interpellé la gestion des déchets ménagers, la nécessité pour Pôle Emploi de renforcer la lutte contre le fraude aux allocations chômage et demandé la suppression des chancelleries des universités de Paris en raison de sa défaillance dans la gestion des immobiliers...
Avant le rendez-vous présidé ce matin par Didier Migaud, son Premier président, plusieurs sujets sont parvenus à l’avance aux journalistes. Pour 2015, la Cour des Comptes a d’ores et déjà établi ses critiques qui portent principalement sur la baisse du déficit public français de 4,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2014 à 4,1% en 2015. La Cour estime que c’est un "objectif dont la réalisation est incertaine". Les sages de la rue Cambon pointent également du doigt comment le gouvernement entend arriver à dégager 21 milliards d’euros d’économies dans la dépense publique en 2015. Soit une croissance des dépenses de 1,1% en valeur ce qui n’a jamais été réalisée auparavant.
En dépit de l’intérêt du public, la Cour tire également un bilan mitigé du lancement du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de Méditerranée) de Marseille. Il y a eu une longue attente, entre la décision de décentralisation depuis Paris du Musée national des arts et traditions populaires (MNATP) et son ouverture en juin 2013 où treize ans ont passé. Du fait de ce retard de 60 mois sur la livraison du musée, les coûts ont explosé : "Entre le devis initial du projet redéfini en 2009 et le prix final estimé, le coût des travaux a augmenté de près de 82%, passant de 88,1 à 160,2 millions d’euros."
autres points préoccupants pour la Cour des Comptes : le maquis des salaires des fonctionnaires de l’outre-mer, la situation financière précaire des stations de ski des Pyrénées, les défaillances dans le contrôle anti-dopage, le trou dans la gestion des trains intercités et l’interminable chantier de l’université de Jussieu.