L’avocat d’Anthony Draoui, jugé pour le meurtre de la joggeuse d’origine réunionnaise, Marie-Jeanne Meyer, a détaillé lors de l’audience la jeunesse difficile de l’accusé.
Le 21 juillet 2011, à Tournon-sur-Rhône (Ardèche), le corps calciné de Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, était découvert dans une fosse. Pour la première fois, sa famille a été confrontée à Anthony Draoui, un jeune marginal de 22 ans accusé du meurtre, dont le procès s’est ouvert mardi aux assises de l’Ardèche.
Arrêté en juin 2012 après avoir pris la fuite en Espagne où il a vécu dans des squats, Anthony Draoui avait alors avoué le meurtre de la jeune fille, avant d’être écroué. La cour, est revenue sur sa personnalité au premier jour de son procès, rapporte France TV Info. "Si j’avais été un étudiant comme un autre, ça ne serait jamais arrivé", lance le jeune homme originaire du Rhône, face au juge. "Je ne pense pas que je sois dangereux, c’est intervenu dans un contexte particulier, la faim, le froid, la solitude", rétorque-t-il. En juin 2011, au moment des faits, il avait été mis dehors par sa mère après une ultime dispute. Il vivait ainsi dans la campagne où il avait établi un campement de fortune.
A Metronews, Serge Billet, son avocat, assure que l’accusé "n’a pas l’intention de fuir ses responsabilités". Il évoque néanmoins, l’enfance difficile de son client qui décrit ses "carences éducatives, ses carences scolaires". "C’est un itinéraire d’un enfant complètement cassé" martèle l’avocat. Une situation confirmée par une experte psychologue Catherine Benoît-Gervais qui évoque à son tour à la barre un enfant "en grande souffrance, victime de la vie que lui offre sa mère, dépressive, toxicomane et alcoolique".
"Reconnaissez-vous les faits ?" a demandé le président à l’accusé. "Oui. Le meurtre, c’est tout". Anthony Draoui nie avoir démembré la victime… Porté à l’époque du meurtre sur l’alcool et connu de la justice pour violence, il encourt 30 ans de réclusion. Son procès se poursuit jusqu’à vendredi.