Le gouvernement a annoncé son intention de miser sur un déficit de 3,8% cette année et de 3% l’an prochain. Une prévision qui se fonde sur le programme de stabilité, présenté en conseil des ministres ce mercredi.
Le premier ministre
Manuel Valls a présenté lors du conseil des ministres, ce mercredi, son programme de stabilité, un document qui retrace la trajectoire des finances publiques pour la période 2015-2017.
L’une des mesures contenues dans ce document prévoit un retour à 3% du déficit public à l’horizon 2015, le seuil exigé par l’Union européenne. Mais avant d’en arriver-là, ce chiffre devrait s’établir à hauteur de 3,8% fin 2014.
Le gouvernement compte miser beaucoup sur son pacte de responsabilité et de stabilité pour trouver les 50 milliards d’euros d’économies prévus. Pour réussir son pari de préserver la justice sociale sans égratigner le pouvoir d’achat des ménages, il vise notamment une baisse des prélèvements obligatoires à compter de 2015 et un gel du point d’indice des fonctionnaires jusqu’en 2017.
Dans la pratique, tous les fonctionnaires, toutes catégories confondues, dont le nombre avoisine les 5,5 millions "contribueront à l’effort d’économie nécessaire avec la poursuite de la stabilisation de la valeur du point d’indice de la fonction publique", explique le programme, relayé par Europe 1.
Un tour de vis est également prévu sur les dépenses de santé, dont la hausse sera limitée à 2% en moyenne pour les trois prochaines années, ce qui représente son plus bas niveau depuis 1997, précise Europe 1.
De même, un coup de frein historique sera imposé sur les dépenses de l’assurance maladie (Ondam) dont la progression sera fixée "à 2% en moyenne sur la période" 2015-2017 contre 2,4% en 2014, ce qui équivaut à "environ 3 milliards d’euros d’économies supplémentaires", souligne le gouvernement. A elle seule, la sécurité sociale devra économiser plus de 20 milliards d’euros d’ici à 2017, dont "10 milliards d’économies dans la santé" et "11 milliards sur la gestion du système social".
Le programme de stabilité, présenté comme un outil par excellence pour créer des emplois, devrait permettre de "générer 200.000 emplois supplémentaires" entre 2015 et 2017, et ce, sans compter les effets du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE). "Sur la base des enchaînements macroéconomiques habituels, le Pacte devrait permettre de rehausser l’activité de 0,6 point à l’horizon de la prévision et générer 200.000 emplois supplémentaires", indique le gouvernement dans son document.
Autre point fort de ce texte, le gouvernement espère gagner 0,5 point de croissance d’ici trois ans, c’est-à-dire, de 2015 à 2017. Le pacte de responsabilité devra "majorer la croissance de 0,5%" dans les années qui viennent, explique-t-on dans la note gouvernementale, qui sera examinée à l’assemblée nationale le 29 avril prochain, après avoir passé le cap du conseil des ministres aujourd’hui 23 avril.