Après la réunion sur les gens du voyage qui s’est tenue hier à l’Elysée, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux annonce une série de mesures sécuritaires jugées répressives par de nombreuses associations de soutien aux gens du voyage.
Le gouvernement se donne l’objectif de démanteler d’ici à trois mois la moitié des camps illégaux installés en France. Quelque 300 camps illicites ou autres squats seront ainsi évacués. La France va également expulser vers la Bulgarie et la Roumanie les Roms qui auraient commis des atteintes à l’ordre public ou des fraudes.
Pour ce faire, des policiers roumains et bulgares seront mis à contribution. Afin d’assurer une meilleure coopération, la police française invitera ses homologues bulgare et roumaine à venir en France, et vice-versa.
Le ministre de l’Intérieur a également annoncé, au sortir de la réunion interministérielle, le déploiement de dix inspecteurs du fisc dans les campements. " Ils seront dépêchés dans certains camps des Roms et de gens du voyage afin de contrôler la situation des occupants ", a expliqué Brice Hortefeux.
Toutefois, le gouvernement a promis qu’il allait poursuivre sa politique de développement des aires d’accueil, en réponse aux doléances des associations de soutien aux gens du voyage. "66% de celles qui étaient prévues par la loi de 2000 sont d’ores et déjà financées et l’effort sera donc poursuivi", a indiqué M. Hortefeux.
Pour sa part, Nicolas Sarkozy, qui présidait cette réunion, a annoncé dans un communiqué qu’il ferait tout ce qui est nécessaire "pour éviter le risque d’un amalgame injuste entre les délinquants et la majorité des gens du voyage." Le Chef de l’Etat a également fait savoir qu’une réforme législative sera incessamment entreprise "afin de rendre plus efficace le dispositif d’évacuation des campements illégaux."
Comme on s’y attendait, cette politique gouvernementale sur les gens du voyage n’est pas du goût des associations de défense de cette communauté qui compte 400.000 personnes. Certaines d’entre elles l’assimilent à une " déclaration de guerre " pure et simple.
Pour sa part, Médecins du Monde estime que les évacuations de campements "sont inefficaces" et "néfastes" pour la santé des personnes concernées. " Inefficaces " puisque les nomades pourraient s’installer ailleurs. Et " néfastes " car ils s’éloigneront de plus en plus des systèmes de soins.