Le président de la République Emmanuel Macron a repris la main lundi sur l’épineux dossier budgétaire, plus particulièrement sur la réforme de la taxe d’habitation et de l’Impôt sur la fortune.
C’est un revirement majeur : la taxe d’habitation sera bien réformée dès 2018. C’était, avec l’Impôt sur la fortune, une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron. Mardi dernier, dans son discours de politique générale, le Premier ministre annonçait le report de ces réformes fiscales. Deux jours plus tard, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, confirme. Finalement, lundi 10 juillet, le président tranche : la suppression de la taxe d’habitation sera bien engagée dès 2018. Matignon a également confirmé à l’AFP que le gouvernement cherchait à créer "un choc d’offre et de confiance".
Pour faire face aux réticences d’Edouard Philippe et Bruno Le Maire, le chef de l’Etat a opté pour un compromis, ce week-end, après des heures de tractations avec les deux ministres. "C’est Macron qui a pesé ce week-end", confie une source gouvernementale à la presse. L’Elysée assure de son côté qu’"il n’y a pas de divergence entre le président et le Premier ministre". Le gouvernement dit assumer qu’Emmanuel Macron intervienne "sur un certain nombre sujets sur lesquels le président de la République s’est engagé à lui-même en être comptable".
La réforme de la taxe d’habitation était l’une des mesures phares d’Emmanuel Macron en matière de fiscalité. Le coût global de 10 milliards d’euros sera pris en charge par l’Etat qui "remboursera à l’euro près directement aux collectivités", a toutefois promis Emmanuel Macron pendant la campagne. La réforme de l’ISF prévoit de ne prendre en compte que le patrimoine immobilier des ménages. Coût pour l’Etat : 1,9 milliard d’euros. Une "trajectoire" budgétaire doit être présentée mardi aux parlementaires pour assurer que le déficit ne dépassera pas 3% ni en 2017, ni en 2018, malgré ces baisses d’impôt.