Le Sénat à majorité de droite a rejeté le budget 2017. Une motion préalable selon laquelle il n’y a pas lieu de délibérer a été voté contre l’avis du gouvernement. Le projet de loi de finances (PLF) fera à présent l’objet d’une commission mixte paritaire entre les deux chambres vouée à l’échec, et l’Assemblée nationale aura le dernier mot.
Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, avait déjà prévenu que la droite rejetterait d’emblée le budget 2017, le qualifiant de "bidon".
Qualifiant le PLF de "budget électoraliste qui impose une impasse de 25 milliards d’euros à la prochaine majorité", le rapporteur général de la commission des finances Albéric de Montgolfier (LR) l’a jugé "insincère", tout en "désapprouvant ses orientations". "En rendant copie blanche, le Sénat ne remplit pas sa mission constitutionnelle", lui a répondu le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert. "Car la Constitution confie au Parlement et à lui seul le soin d’approuver la loi de finances".
Suivant l’avis de la commission des Finances de la chambre haute, les sénateurs ont adopté par 183 voix contre 51 une question préalable, qui entraîne le rejet automatique du projet de loi. Le Sénat n’ira donc pas au-delà de l’analyse déjà effectuée en commissions. Mardi, pour protester contre la décision de leurs collègues de droite de refuser d’examiner en détail le budget 2017, les sénateurs PS avaient quitté spectaculairement l’hémicycle du Palais du Luxembourg.