Alors que le ministre de l’Économie suggère la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), cette proposition ne semble pas plaire au Premier ministre Manuel Valls qui l’a aussitôt recadré.
La proposition d’Emmanuel Macron
Le ministre Emmanuel Macron a proposé dans la revue Risques, reproduite mercredi par Le Figaro de suspendre l’ISF créé en 1989 et ayant succédé à l’impôt sur les grandes fortunes (IGF). "Je pense que la fiscalité sur le capital actuelle n’est pas optimale", avait affirmé le ministre de l’Économie. Il a ajouté que s’il fallait faire le choix face à la rente, ce qui était son cas, il faut opter pour la taxation sur la succession aux impôts de type ISF.
"Une faute" au "nom même de la justice"
Le chef du gouvernement Manuel Valls n’a pas manqué de réagir à cette proposition en répondant que ce serait "une faute" au "nom même de la justice". "Au moment où nous créons la prime d’activité, où nous avons annoncé la prolongation de cette augmentation du RSA, où nous nous attaquons pleinement à ce fléau que représente la pauvreté, où nous ouvrons ce débat sur le revenu universel, au nom même de la justice (...), supprimer cet impôt, qu’on peut toujours améliorer, rendre plus efficace d’un point de vue économique, serait une faute", a expliqué le Premier ministre sur France Info.
Interrogé sur son ministre de l’Économie, Manuel Valls a répondu qu’il demande à chaque ministre, avant la fin du quinquennat, de s’y mettre pleinement dans sa fonction, à sa mission. "Il y a encore beaucoup à faire pour l’économie française, pour la rendre plus compétitive, pour soutenir nos entreprises en France et à l’étranger", a-t-il insisté.