Le ministère des finances présente ce mercredi son projet de loi de finances pour 2016. Pour l’exécutif, le budget 2016 sera également l’occasion de tourner la page du "ras-le-bol fiscal".
Alors que le gouvernement publie ce mercredi son projet de budget 2016, de grands changements sont au programme avec notamment les baisses d’impôts promises aux ménages, les nouveaux allègements de charges pour les entreprises et le prélèvement à la source, et le passage à la télédéclaration. Le budget 2016 représente également le dernier exercice en année pleine pour l’exécutif avant l’élection présidentielle de 2017, une occasion de tourner la page du "ras-le-bol fiscal".
La baisse de 2 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu
Le projet de loi de finances devra alors concrétiser la baisse de 2 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu promise par François Hollande et qui toucherait huit millions de contribuables, dont trois millions de nouveaux bénéficiaires. A ce geste fiscal seront ajoutées les différentes mesures en faveur des entreprises prévues dans le cadre du pacte de responsabilité. Pour l’Etat, le coût de la mesure s’élèverait à environ de 9 milliards d’euros. Les hauts fonctionnaires du ministère des Finances devront par ailleurs prévoir les nouvelles dépenses promises cet été par le gouvernement, que ce soit pour accueillir les réfugiés ou pour aider les agriculteurs. Des dépenses qui pourront atteindre près de 2 milliards d’euros supplémentaires.
Miser sur les économies
Le financement de ces promesses sera assuré par des économies, a assuré le ministre des Finances, Michel Sapin sur les propos du Figaro. En 2016, en considérant les nouvelles dépenses, le montant des économies à réaliser s’élèverait à un peu moins d’une vingtaine de milliards d’euros, dont un gros tiers pour l’État. Outre les mesures relatives aux économies, le gouvernement pourrait également couper les dispositifs jugés trop coûteux, pour ne citer que les aides aux logements (APL) ou les aides versées aux Chambres de commerce et d’industrie.
Des "mannes bienvenues"
Bercy compte également sur des "mannes bienvenues" comme la cellule de régularisation des repentis fiscaux qui devrait engendrer 2,6 milliards d’euros en 2016, ou encore la vente des Mistral à l’Égypte qui génèrera près de 950 millions d’euros. Le calendrier est également une carte maîtresse du ministère des finances. Cette semaine, lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale, le gouvernement a reculé de trois mois les baisses de cotisations promises aux entreprises. Une situation qui dégagera un milliard d’euros en plus pour des mesures de soutien à l’investissement et aux PME.
Une reprise incertaine
Michel Sapin veut se baser sur l’objectif de croissance, fixé à 1,5% en 2016, "pour aller plus loin", avec une inflation de 1%. Cependant, la reprise est encore incertaine notamment après le ralentissement de l’activité en Chine. En conséquence, Manuel Valls a sollicité la prise de responsabilités du patronat tout en assurant que la France est sur la bonne voie.
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