Le ministre de l’Economie veut réformer la filière nucléaire face aux pertes d’Areva qui publie ses comptes aujourd’hui. Le groupe accuse une perte de 4,9 milliards d’euros.
Emmanuel Macron détaille ses exigences en termes de redressement opérationnel de l’Areva dans une interview accordé au Figaro aujourd’hui. Il n’entend pas recapitaliser l’entreprise et insiste sur la nécessité de réformer la relation entre EDF et Areva, le cas échéant "jusqu’à un rapprochement, y compris capitalistique".
Il considère que la clarification de la situation d’Areva est faite et permet une remise à plat de la stratégie de l’entreprise. Le ministre assure avoir demandé à Philippe Varin et Philippe Knoche dès le mois de novembre de faire la lumière sur la situation financière et opérationnelle de l’entreprise et de proposer des solutions de redressement.
Pour Emmanuel Macron, le redressement d’Areva repose sur trois axes : un plan d’économies, une relance de sa politique à l’export et une refonte de la filière nucléaire française. Sur le premier point, l’enjeu pour Areva est de restaurer ses marges à hauteur d’un milliard d’euros d’ici à trois ans.
Le ministre veut une profonde réorganisation du partenariat entre Areva et EDF. Les dirigeants des deux entreprises devront lui faire des propositions dans les semaines à venir. "Mais l’objectif, c’est une intégration stratégique et opérationnelle très forte, à même de permettre le développement de cette filière stratégique pour la France et de vendre la marque France à l’export", explique-t-il.
Les modalités de la refonte ne sont pas encore arrêtées, tempère Emmanuel Macron. Il pense en particulier à l’activité réacteurs, de l’ingénierie à la maintenance. "Il faut aussi une convergence nouvelle dans la stratégie des deux entreprises. Je ne suis pas du genre à pleurer sur le lait répandu, mais force est de constater que l’on a laissé par le passé s’installer des situations difficilement compréhensibles", résume-t-il.