Bien que le Haut conseil des finances publiques soit convaincu du contraire, François Hollande a annoncé ce jeudi que la prévision de croissance 2015 à 1% parait "réaliste".
A l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre finlandais Alexander Stubb, le président de la république François Hollande a fait une déclaration qui aura une grande importance pour l’avenir de l’Hexagone. "Nous avons pris plutôt un chiffre prudent", a annoncé le patron de l’Elysée sur le récit de Libération en se référant à l’estimation du taux de croissance de 2015. Il a effectivement fait valoir que "le pacte de responsabilité qui s’est déjà appliqué au mois de mai, va être pleinement mis en œuvre en janvier, avec des conséquences nécessairement sur l’activité et l’emploi en 2015".
Notons que le pacte de responsabilité se base sur un allègement de charges des entreprises afin de favoriser une reprise de l’activité et des embauches. Le chef de l’état a en outre mentionné que "plusieurs paramètres" sont encore à prendre en compte avant de penser à la réalisation de cette prévision de croissance. "Le premier, c’est de savoir ce que nous faisons en Europe... Le second paramètre, c’est l’apaisement qui peut se produire à nos frontières, parce que nous savons qu’il peut y avoir des conséquences fâcheuses si le conflit en Ukraine se prolongeait au-delà de ce qu’aujourd’hui nous connaissons. Et puis, il y a aussi le niveau de l’euro qui aujourd’hui est à une parité plus réaliste qu’il y a quelques mois. Enfin, il y a des taux d’intérêt qui restent exceptionnellement bas", a-t-il cité. M. Hollande a également indiqué les décisions de la Banque centrale européenne "de mettre des liquidités en circulation" ainsi que la mise en œuvre du plan européen d’investissements (publics et privés) de 300 milliards d’euros.
"A partir de tous ces paramètres, et sachant que l’économie américaine est en reprise, que les pays émergents restent à un niveau de croissance élevée (...) faire 1% de croissance me paraît réaliste", a ensuite déclaré le président. Sur ce point, il a souligné que "C’est ce que, d’ailleurs, la plupart des économistes ont prévu mais la plupart des économistes s’étaient déjà trompés l’année dernière, s’étaient trompés il y a deux ans, s’étaient trompés il y a trois ans. Je ne vous dis pas ce qu’ils avaient imaginé il y a quatre ans ou cinq ans, donc nous restons confiants".