Le ministre de l’économie Michel Sapin a affirmé dans une récente déclaration que le montant d’économies pour l’année prochaine sera révisé à la baisse. Le faible taux de l’inflation en serait la cause.
C’est un mauvais signal envoyé au moment où le gouvernement ne cessait de marteler la nécessité de suivre le cap du ‘’sérieux budgétaire’’ et s’apprête à demander à Bruxelles un nouveau délai pour revenir aux 3 % de déficit public par rapport au PIB. L’exécutif renonce à réaliser 21 milliards d’euros d’économies en 2015. Ce montant va être revu à la baisse, a reconnu Michel Sapin dans une déclaration à l’AFP.
La raison évoquée par l’exécutif est technique. Le coupable désigné est le niveau très bas de l’inflation, une menace dont l’exécutif s’est à plusieurs reprises inquiété cet été, semblant préparer le terrain à sa révision du jour. ‘’On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible’’, a reconnu Michel Sapin. En juin, le taux d’inflation atteignait 0,5 % en glissement annuel, un niveau très éloigné de celui prévu jusqu’ici dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles : 1,2 % en 2014 et 1,5 % en 2015.
La faible inflation joue en effet sur les recettes (de TVA, par exemple) mais aussi sur le niveau d’économies, calculé par rapport à la hausse tendancielle des dépenses. ‘’L’année prochaine, par exemple, là où, sur une hypothèse d’inflation de 1,5 %, on faisait au-delà de 1 milliard d’économies par le seul gel de prestations, aujourd’hui, ces économies sont remises en cause’’, poursuit le ministre.
Le montant d’économies pour l’an prochain devrait donc être réduit d’au moins 1 milliard. Il s’agissait de tenir rapidement un discours de ‘’vérité’’, assure le cabinet du ministre, car il ‘’aurait été irréaliste de prétendre pouvoir trouver des économies supplémentaires d’ici à la fin du mois’’, dans un contexte de croissance nulle sur les deux premiers trimestres. Les fameux 50 milliards d’économies sur trois ans ne seraient en revanche pas remis en cause, leur réalisation étant seulement ‘’décalée dans le temps’’.