Après une croissance zéro au premier trimestre, le deuxième n’est pas non plus flatteur. Selon l’Insee, le Produit intérieur brut en volume de la France stagne. Les moteurs de croissance passent au rouge.
La France semble s’installer durablement dans une période de stagnation économique. Ce jeudi 14 août, l’Insee a annoncé que le pays a vu son Produit intérieur brut (PIB) en volume stagner au deuxième trimestre, comme au premier. La reprise n’est donc pas au rendez-vous avec un PIB de 0,0%.
Selon les données publiées par Le Figaro, si les dépenses de consommation des ménages se redressent (+0,5 % après –0,5 %), la formation brute de capital fixe (FBCF) totale poursuit son repli (–1,1 % après –1,0 %). Par ailleurs, la baisse des importations (+0,4 % après +0,6 %) a des répercussions négatives sur le solde extérieur, contribuant ainsi à la déchéance du PIB (–0,1 point), après une contribution neutre le trimestre précédent. De même, les variations de stocks pèsent légèrement sur l’évolution de l’activité : –0,1 point après +0,5 point début 2014.
Au total, la France se retrouve fin juin avec un "acquis de croissance" de 0,3%, terme technique qui signifie que sans accélération, la croissance pour l’ensemble de 2014 ne dépasserait pas ce taux, bien loin de la prévision initiale de 1% du gouvernement. Selon Michel Sapin, ministre des Finances, "mieux vaut assumer ce qui est, plutôt que d’espérer ce qui ne sera pas".
Dans une tribune publiée dans Le Monde, le ministre confie : "la croissance française devrait être de l’ordre de 0,5% et rien ne nous permet, à l’heure actuelle, de prévoir pour 2015 une croissance très supérieure à 1%". Michel Sapin, fait également référence à l’annonce de l’Insee concernant la baisse d’inflation constatée en juillet. "Linflation, 0,5% sur un an en France, est également beaucoup plus faible que prévu (1 %). Ces deux éléments conjugués font que le déficit public sera donc supérieur à 4 % du PIB en 2014", indique-t-il.
Lui d’estimer que "cette situation de trop faible croissance, de trop faible inflation, de réduction plus lente des déficits trouve son origine dans des causes proprement françaises mais aussi dans des situations auxquelles seule une réaction européenne globale peut apporter réponse". D’ailleurs, il affirme que l’Europe doit agir "fermement et clairement". Le ministre français demande aussi d’"adapter le rythme de la réduction des déficits publics à la situation économique actuelle", qui voit la France dans l’incapacité de tenir ses objectifs de réduction des déficits.