Dans son rapport publié jeudi 29 mars, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) révèle que plus de 11 millions de Français sont touchés par la pauvreté ou l’exclusion. Des chiffres qui
Toutes les formes de pauvreté ont gagné du terrain en France depuis le milieu des années 2000, et la crise économique qui sévit dans le pays n’est pas près d’arranger la situation, selon l’Onpes qui affirme avoir recensé au total 11 200 000 pauvres sur tout le territoire français (métropole et Outremer compris).
Ces personnes dites pauvres sont touchées soit par la « pauvreté monétaire », soit par des « privations matérielles sévères », soit par « une très faible intensité de travail », note l’organisme de surveillance de la pauvreté, qui précise que ces phénomènes frappent particulièrement « les chefs de famille monoparentale et leurs enfants (près de 30% de pauvres), les hommes isolés et dépourvus de qualifications professionnelles (22,5%) et les femmes seules et âgées (environ 15%) ». Ce constat est d’autant plus inquiétant car pas moins de 700.000 personnes cumulent ces trois types de pauvreté définis et mesurés par la Commission européenne.
Si la France a "plutôt bien résisté" à la crise économique entre 2008 et 2009, ses conséquences restent "lourdes, multiples et échelonnées dans le temps", souligne l’Onpes. L’Observatoire redoute par conséquent « une augmentation sensible du nombre des pauvres au cours de ces trois dernières années ».
Le rapport qui se base sur les chiffres datant de 2009 rappelle que 13,5% de la population française étaient sous le seuil de la pauvreté en 2009, soit la même proportion qu’en 2000, après un "point bas à 12,6%" en 2004. En clair, quelque 8,2 millions de personnes vivaient en 2009 avec moins de 954 euros par mois, et 2 millions avec moins de 640 euros par mois. L’Onpes souligne que la « grande pauvreté » connait une hausse « lente et progressive (et) difficilement enrayée par notre système de protection sociale ».
Autre constat alarmant
: "
disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté", selon l’Observatoire qui attire l’attention sur la précarité galopante sur le marché du travail (chômage, CDD, intérim, temps partiel).
L’Onpes ne cache pas ses inquiétudes vis-à-vis des cas de personnes aux "qualifications insuffisantes", et que "le fonctionnement sélectif du marché du travail, prive quasiment de toutes chances d’accéder à un emploi durable et de qualité".
"Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté mais il n’en prémunit plus autant qu’avant", résume l’Onpes, qui prévient que si rien n’est fait pour limiter l’exclusion, "il faut s’attendre en 2012 à une augmentation sensible du nombre de personnes en situation de pauvreté".