Le Syndicat de la Magistrature (SM) a dénoncé lundi 27 février des manœuvres de "déstabilisation de la justice" en faisant référence aux propos des candidats à l’élection présidentielle François Fillon et Marine Le Pen. Tous deux sont empêtrés dans des affaires à quelques semaines du scrutin.
Le Syndicat de la Magistrature (SM), aligné à gauche, monte au créneau à quelques semaines de l’élection présidentielle. Il s’insurge contre les propos tenus par François Fillon et Marine Le Pen, représentant respectivement la droite et l’extrême droite. "Rétifs à l’égalité devant la loi, certains membres de la classe politique prétendent se construire une immunité pénale et c’est par l’intimidation qu’ils veulent l’imposer", s’est indigné le syndicat.
Le 22 février, Marine Le Pen avait été convoquée par les enquêteurs dans le cadre de l’affaire des assistants au Parlement européen de son parti. Mais la présidente du Front national n’a pas fait le déplacement, appelant les magistrats à "ne pas contrecarrer la volonté du peuple" lors d’un discours d’une rare véhémence prononcé à Nantes, dimanche 26 février.
Selon le SM, Marine Le Pen a ajouté des "menaces édifiantes" au "mépris à la justice" qu’elle a toujours affiché en refusant de se rendre à sa convocation. La présidente du Front national a promis de demander des comptes aux policiers et aux juges en guise de représailles si elle gagne l’élection présidentielle.
Selon toujours le syndicat, le fait que l’autorité judiciaire ose faire son travail en enquêtant sur des infractions pénales constitue pour ces deux candidats à l’élection présidentielle un crime de "lèse-candidat". Les avocats de François Fillon avaient estimé que le Parquet national financier (PNF), qui a ouvert une enquête préliminaire et a confié vendredi 24 février la suite des investigations à trois juges d’instruction sur des soupçons d’emplois fictifs visant sa famille, n’était pas compétent pour le juger et violait le principe de séparation des pouvoirs.
François Fillon avait lui-même dénoncé un "acte de communication qui nourrit le feuilleton médiatique" quand le PNF avait décidé de maintenir les poursuites à son encontre, il y a un mois. Le président LR du Sénat Gérard Larcher, proche du candidat de la droite à l’élection présidentielle, a de son côté appelé dimanche 26 février la justice à ne pas se précipiter dans ses enquêtes visant les deux candidats incriminés.
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