La vanille, l’un des nerfs économiques de Madagascar, pourrait bien traverser une mauvaise passe cette année. Les autorités locales redoutent une baisse de la production en raison d’une récolte trop précoce.
Avec une production d’environ 2000 tonnes par an, Madagascar peut se targuer d’être l’un des plus grands producteurs de vanille au monde. Cette réputation pourrait cependant être légèrement écornée en raison d’une possible baisse de la récolte pour cette année 2017. En effet, les sacs de vanille qui circulent déjà sur le marché malgache contiennent en quantité considérable des vanilles immatures. "La vanille mature sur ces sacs est de moins de 50 %, au maximum 50 %. On a des gousses qui ont six mois, alors qu’on a besoin de 9 mois de maturation", témoigne d’ailleurs Germain Ming, exportateur à Antalaha, rapporté par la BBC Afrique.
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Si ce fournisseur assure avoir acheté ces vanilles vertes après la date légale de cueillette fixée par les autorités, il n’en est pas de même pour tout le secteur vanillier. Bon nombre de paysans malgaches ont cueilli leur production bien avant l’échéance d’ouverture de la campagne de récolte. "Les planteurs ont peur parce que personne ne les protège contre les vols. Ils récoltent leurs produits même s’ils ne sont pas encore matures. Puis, ils les gardent chez eux en attendant de les vendre. C’est la raison pour laquelle les récoltes ont été très précoces cette année", explique René Ratsarajery, président du syndicat des planteurs de vanille.
Avec cette récolte précoce donc, il faudra s’attendre à une mauvaise qualité de la vanille provenant de Madagascar. Les spécialistes déplorent en effet un taux de vanilline inférieure à 1 %, alors que le taux pouvait atteindre 1.85 % lors des précédentes campagnes. Avec une demande très forte, l’offre malgache en matière de vanille ne pourra donc pas suivre. Cela se ressent d’ailleurs au niveau du prix sur les trois dernières années. Le kilo de la vanille verte a atteint 52 euros tandis que la vanille en gousse préparée a atteint 435 euros.