L’ancien ministre de l’Intérieur des Comores a réagi au blocage de la délivrance des visas diplomatiques et de service par la France. Il dénonce le "chantage" exercé par Paris.
Un article du quotidien comorien Al-Watwan.net intitulé "Peut-on échanger Mayotte contre des visas ?" a traité la légitimité internationale des Comores, auprès des Nations Unies, de l’Union africaine, et de l’Union européenne. Il est écrit que les Comores ont une dépendance économique envers la France. L’ancien ministre comorien de l’Intérieur cité par le journal est revenu sur le blocage de la délivrance des visas diplomatiques et de service par la France. "Est-ce là où nous en sommes entre les Comores et la France ? La suspension des visas, alors que pratiquement la moitié des Comoriens sont des franco-comoriens", a-t-il lâché avant de dire que c’est une honte.
Le responsable dénonce également la suspension de la délivrance des visas aux Comoriens à cause de leur refus de l’occupation illégale de Mayotte. "On savait que beaucoup de politiques avaient la double nationalité, mais que la moitié des Comoriens se sentent une fibre française, au point d’en être des citoyens, voilà qui est réjouissant", a déclaré l’ex-ministre comorien sur le récit du Journal de Mayotte. Mais selon lui, la situation est d’autant plus inquiétante sur la portée du "chantage" exercé par la France, car ces binationaux n’ont pas besoin de visas pour leur déplacement.
Selon le quotidien comorien, les intervenants des Assises comoriennes, le Collectif de la 3ème voie (C3V) ont toujours reproché aux responsables politiques comoriens de n’avoir jamais offert de réelles perspectives à (leur) peuple. Une situation qui a favorisé le repli sur soi des Mahorais et le mythe d’un eldorado mahorais pour les autres Comoriens, ajoute l’article. Par ailleurs, le chantage aux visas exercé par la France appelle à davantage de fermeté du côté comorien. Les habitants estiment alors qu’il s’agit d’une chasse aux "Comoriens", mais pas d’une réaction à l’insécurité généralisée sur l’île.