David Ali Sonboly, le jeune homme qui a abattu neuf personnes et semé la terreur n’avait pas de lien avec le terrorisme islamiste, mais avait des antécédents psychiatriques. Selon les premiers éléments de l’enquête, il était fasciné par l’auteur du massacre d’Utoya, et obsédé par les tueries de masse
"Je suis allemand, je suis né ici, je viens d’un quartier défavorisé, j’étais dans un hôpital psychiatrique". Ce sont les seuls mots qu’a prononcés le tireur de Munich, filmé par un voisin de l’attaque alors qu’il est retranché sur le toit d’un centre commercial. Il s’appelle Ali David Sonboly, il avait dix-huit ans et était suivi pour dépression. Germano-Iranien, il est né et a grandi à Munich. Il avait choisi un Mc Donald comme cible et aurait même piraté un compte Facebook pour y faire venir certaines victimes. Après avoir tiré dans le restaurant, il rentre dans un centre commercial où il tue encore d’autres personnes avant de se suicider un peu plus loin.
Les enquêteurs tentent maintenant de décortiquer les réelles motivations d’Ali David Sonboly. Ni motivation politique, ni liens avec Daesh... Son profil commence à se dessiner.
Samedi à l’aube, les forces de l’ordre ont effectué une perquisition dans la chambre occupée par le jeune homme. Des éléments ont été découverts, montrant notamment qu’Ali David Sonboly était subjugué par la violence. Il a ainsi suivi de près l’attaque à la hache perpétrée par un jeune Afghanistan de 17 ans. Il était aussi un admirateur d’un jeune Allemand de 17 ans qui avait perpétré un massacre dans son école près de Stuttgart en 2009. Les enquêteurs ont par ailleurs établi un lien "évident" entre la fusillade et le tueur norvégien Anders Behring Breivik. Le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä, a souligné que la fusillade était intervenue cinq ans jour pour jour après le massacre de 77 personnes par l’extrémiste de droite Breivik. Selon le quotidien allemand Bild, David Ali Sonboly utilisait une photo du tueur norvégien en guise de photo de profil sur la messagerie Whatsapp.
D’après les documents médicaux retrouvés dans sa chambre, Ali David Sonboly, souffrait d’une "phobie sociale", une forme de dépression. "Ce qui signifie qu’il était atteint d’anxiété en présence d’autres personnes", a précisé le procureur de Munich. Ce que confirme l’un de ses voisins, croisé ce dimanche à Maxvorstadt, le quartier où résidait le jeune homme : "Il était un homme seul, à l’écart des autres". "Tout dans son langage corporel était synonyme de ’je ne veux pas vous parler’", a témoigné un autre. Ses problèmes psychologiques l’auraient conduit à un séjour de deux mois dans une unité psychiatrique en 2015, avant qu’il n’entame un traitement ambulatoire. Mais les enquêteurs pensent qu’il a très rapidement arrêté de prendre ses médicaments.