Les organisateurs du mouvement social en cours en Guyane ont réclamé samedi un « nouveau statut ». Ils ont par ailleurs rejeté la proposition du gouvernement et demandent 2.5 milliards d’euros de compensation.
Après l’annonce du plan à un milliard d’euros pour la collectivité par les 2 ministres envoyés sur place, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" a réagi.C’est donc par un rejet de la proposition gouvernementale et la réclamation dans l’immédiat de 2.5 milliards d’euros que le mouvement a protesté. À cette demande faite par Olivier Goudet, un représentant du collectif, les centaines de personnes massées en contrebas de la préfecture à Cayenne ont exprimé leur approbation par des cris de joie. "La ministre fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu’on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer", a fait valoir Olivier Goudet. Ce dernier a notamment affirmé que tous les barrages allaient être fermés pour ce lundi 3 avril, tout en menaçant d’un durcissement prochain de la mobilisation.
Davy Rimane indique que le collectif " demande au président de la République et au gouvernement d’entamer les discussions avec la société guyanaise afin d’ouvrir un débat clair, transparent, visant à doter notre pays, trop éloigné des centres de décisions hexagonaux, un statut particulier pour la Guyane". Ce membre de la délégation qui regroupe tous les mouvements protestataires déplore que le lien "trop centralisé et vertical avec Paris" empêche la Guyane "d’avancer". "Avec un autre système, on pourrait décider nous-mêmes de ce qui est bon pour nous", a-t-il fait valoir. L’idée est, selon lui, de ne plus "demander des autorisations pour tout" en métropole.
Les leaders des mouvements de protestations ont remis au ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, et à la ministre des outre-mer, Ericka Bareigts,
un cahier de 428 revendications au total. Et cette notion de statut particulier en fait partie. Les 2 ministres y ont déjà répondu, précise le journal L’Express. Davy Rimane indique que "La réponse du gouvernement a été +non+, à cause de la consultation de 2010".
Pour rappel, en 2010, la Guyane avait déjà organisé un référendum sur son autonomie qui a été refusée par la population locale.
Plusieurs centaines de personnes sont encore rassemblées devant la préfecture #Guyane #CriseSociale pic.twitter.com/HaFm9Na4cN
— ATV Guyane (@AtvGuyane) 2 avril 2017