Le cauchemar qui hante la ville haute d’Antananarivo risque de refaire surface brutalement pour la prochaine période cyclonique. Des quartiers de la capitale restent en effet menacés par des éboulements.
La situation catastrophique provoquée par les glissements de terrain à Antananarivo pourrait de nouveau refaire surface à moins que des actions ne soient menées d’urgence.
3 000 habitations et au moins 30 000 personnes en danger
Réalisé en avril 2015, le projet intitulé "Phase I : Évaluation de l’aléa mouvement de terrain" et financé par la région La Réunion a dévoilé les résultats de son étude de Gestion des risques d’inondation et de mouvement de terrain à Antananarivo ou Grima. Il a été révélé que lors de la précédente saison de pluie, quatre zones ont été particulièrement exposées aux glissements de terrain et à la chute de blocs de pierre. Ces dernières sont la butte du Rova d’Antananarivo, la colline de l’Institut et Observatoire géophysiques d’Antananarivo située à Ambohidempona, la colline d’Avaratr’Ankatso et de celle d’Ambohijanahary (Fort Voyron). Ces sites renferment plus de 3 000 habitations et au moins 30 000 personnes y vivent.
Des solutions sommaires
Les solutions pour affronter ces risques sont encore sommaires et se limitent souvent aux travaux de sensibilisation. Selon les résultats du projet Grima, 134 maisons ont été démolies ou effondrées en 47 jours, soit 2,7 maisons par jour détruites au mois février. Ces incidents ont tué une dizaine de personnes et ont fait onze blessés. Les quartiers populaires de la plaine d’Antananarivo aussi bien que ceux en altitude se trouvent en danger face aux effondrements de maisons ou de murs de soutènement. "Les vieilles maisons non entretenues y sont nombreuses", a confié un responsable de la communication des sapeurs-pompiers de Tsaralalàna sur le récit de l’Express de Madagascar ce vendredi.
Des pistes de réflexion avancées
Le programme de Gestion des risques d’inondation et de mouvement de terrain à Antananarivo (Grima) a interpellé les autorités et l’opinion publique sur les dangers mais a également avancé quelques pistes de réflexion. "Ces études ne se limiteront pas à une simple théorie. Le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) présentera certaines de ces propositions au gouvernement. Mais les difficultés financières actuelles pourront réduire les actions de prévention. Aussi allons-nous nous investir sur les actions de sensibilisation afin d’épargner des vies humaines", a indiqué un haut responsable du BNGRC.