L’envoyé spécial du Président a achevé ce mercredi sa visite à La Réunion. Nicolas Hulot a pu découvrir le label d’observation responsable des cétacés lors d’une sortie en mer. Le reporter a également visité l’aquarium de Saint-Gilles. Une dernière journée de terrain qui a démarré avec une rencontre tendue avec des associations d’usagers de la mer.
Parce que c’est avant tout un homme de nature et de terrain, Nicolas Hulot a achevé sa visite de trois jours à La Réunion par une sortie baleine et une visite de l’aquarium ce mercredi.
L’envoyé spécial du Président de la République pour la protection de l’environnement, qui a présidé la conférence internationale Climat-Energie à Saint-Denis, a pris la direction du port de Saint-Gilles.
C’est un comité d’accueil un peu particulier qui l’attendait. Des membres d’associations des usagers de la mer et des activités nautiques - dont Jean-François Nativel, d’OPR qui avait réclamé une discussion avec Nicolas Hulot - ont interpellé le spécialiste de l’environnement sur le dossier requin.
Une discussion sous tension. Nicolas Hulot a rapidement calmé le jeu. "Vous avez demandé à me voir. Oui, tout de suite", a répondu le journaliste-reporter au fondateur de l’association Océan Prévention Requins. "On va parler calmement", a commencé Nicolas Hulot, avant de rétorquer "Il faut éviter d’affirmer des choses fausses. Le mensonge ne sert pas votre cause".
Avec 15 attaques de requins en trois ans à La Réunion, les associations veulent des actions. "Nous sommes là pour exprimer à monsieur Hulot que nous ne sommes pas des massacreurs de requins. On tient compte des aspects écologiques", indique l’un des représentants présent. Les associations souhaitent que le dossier requins soit pris à bras le corps par le gouvernement.
Nicolas Hulot a rappelé son statut d’envoyé spécial du gouvernement, sans pour autant en être un membre. L’amoureux de l’environnement a indiqué qu’il était toutefois disponible pour entendre le message des associations.
"C’est une chance que les baleines vous fassent confiance"
C’est dans un climat plus serein que Monsieur Ushuaïa a embarqué à bord d’un bateau pour une sortie baleine. Si Nicolas Hulot n’a pas eu la chance d’observer des cétacés, il a pu apercevoir quelques dauphins venus assurer le spectacle.
Cette sortie au large des côtes réunionnaises a surtout été l’occasion pour l’envoyé spécial de François Hollande, de découvrir le label "Observation certifiée responsable des cétacés à la Réunion". En pleine saison des baleines, la charte d’approche de 2009 n’est, à ce jour, pas toujours respectée.
Nicolas Hulot a notamment questionné les acteurs de la protection des mammifères marins sur les moyens mis en place - au-delà de l’éducation, de la prévention et de la mise en place d’une charte - pour contrôler les observations et sanctionner les contrevenants.
Ne pas respecter la charte d’observation peut mettre en péril le mode de vie des cétacés en période migratoire. L’an dernier, plus d’une dizaine de procès verbaux ont été dressés. Si les effets sont pour le moment étudiés sur le court terme, Nicolas Hulot a attiré l’attention sur les conséquences sur le long terme du non-respect des consignes d’observation.
"Il y a eu parfois des abus pour l’observation, même des dauphins. Au bout d’un moment, les dauphins qui étaient résidents sont partis", prévient-il. "C’est une chance que les baleines vous fassent confiance et viennent ici". Le spécialiste de l’environnement préconise la mise en place d’une veille scientifique pour maintenir "l’équilibre".