Odile Menneteau, la présidente nationale de l’Agefiph est de passage à Mayotte « pour donner un cadre à la coordination des acteurs » engagés dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Des structures animées de bonnes volontés existent à Mayotte pour assister les personnes souffrant de handicap, mais « un manque d’information » et l’« absence d’actions » concrètes constituent malheureusement des variables auxquelles il faut apporter des réponses bien adaptées, notamment pour leur garantir un meilleur accès au marché de l’emploi.
Le motif de la visite en territoire mahorais de la présidente nationale de l’Association de fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées est justement de créer plus de dynamique entre ces structures, afin que les lois en vigueur soient véritablement effectives sur le 101è département. Entre autres celle du 2011 obligeant les entreprises de plus de 20 salariés d’accepter des travailleurs handicapés, devant constituer 2% de l’effectif, contre 6% en métropole.
Une convention y afférente avait été établie en septembre 2012 entre Opcalia, l’organisme de collecte de fonds pour la formation professionnelle, et l’antenne d’Agefiph. Mais depuis, les choses n’ont pas tellement évolué, constate Malango Actualité. Le quotidien local rajoute même que le département ne dispose pas de données concrètes sur le nombre exact de la population vivant en situation de handicap, ni sur les entreprises employant plus de 20 salariés.
« Les statistiques sont éparses », constate aussi de son côté Odile Menneteau qui propose qu’elles soient « revues en collaboration avec Pôle emploi ».
Le directeur d’Opcalia, Kadaffi Attoumani évoque, de son côté, un problème encore plus profond, celui lié à la qualification. « La plupart des personnes vivant en situation de handicap n’ont pas été ou peu scolarisées » a-t-il indiqué. Selon lui, c’est pour cette raison que les chefs d’entreprises n’affichent que très peu de volonté à les recruter.
Des dispositions comme l’« allégement de cotisations sociales prévu lors d’un recrutement d’une personne handicapée, aides diverses ainsi que des aménagements spécifiques » sont pourtant proposées mais tout ceci n’aurait pas apparemment suffi pour améliorer la situation.
Le 12 mars dernier, une convention cadre a été signée entre l’Etat, le Conseil général, la MPH, Opcalia, la Caisse de sécurité sociale de Mayotte et l’Agefiph. D’une durée de deux ans, elle devrait parvenir à une meilleure coordination des politiques existantes. Chacun des signataires a son plan d’action « avec les moyens qui lui sont propres et qu’il faut mettre en synergie » insiste Odile Menetteau.
La convention stipule cependant les cinq principaux axes sur lesquels il faut se concentrer : « Détermination du projet professionnel de la personne handicapée piloté par la MPH, accès à la formation professionnelle par le Conseil général, accès à l’emploi piloté par le Pôle emploi et maintien dans l’emploi par la CSSM et Information et conseil aux entreprises supervisé par Opcalia ».
Des réunions auront lieu systématiquement afin d’assurer un meilleur suivi du programme, annuelles pour le Comité de pilotage présidé par la Dieccte (Direction du travail et de l’emploi), semestrielles pour le Comité technique et trimestrielles pour les pilotes de projets ainsi que leurs partenaires.