A l’approche des élections, Madagascar annonce ses premières mesures d’apaisement. Il s’agit de l’amnistie dont a bénéficié plus d’une quinzaine de personnes, militaires et civiles.
La Commission spéciale chargée de statuer sur le sort des ‘prisonniers politiques’ a rendu ses premiers verdicts cette semaine. Un total de 16 personnes, militaires et civiles, ont été amnistiées, dans un souci d’apaisement à l’approche de la période électorale.
Sur la liste des amnistiés figure notamment l’actuel ministre des Affaires étrangères Pierrot Rajaonarivelo. Il avait été condamné par l’ancien régime de Marc Ravalomanana dans une affaire d’exonération fiscale. Des faits qui datent du temps où il était en charge du portefeuille des Finances et du Budget sous le mandat de l’ancien président Didier Ratsiraka.
Selon L’Express de Madagascar, « les militaires sont majoritaires dans cette première vague des amnistiés, car 11 des 16 bénéficiaires de la mesure d’apaisement sont issus des rangs de l’armée ».
Parmi eux, le quotidien cite entre autres, le général Randrianafidisoa, les colonels Alfred Rakotomaronirina, Laurent Boto, Jean Welson Ralaikoa Andriantsoa, Jean Baptiste Behavana et Joie Hans Rakotoarisoa, et le commandant Lalaina Andrianjatovo, qui avaient été impliqués dans l’affaire de coup d’Etat à la base militaire Bani à Antananarivo en 2006.
D’autres barons du régime Ratsiraka, à l’instar de Jean-Emile Tsaranazy, ont également bénéficié d’une amnistie. Cet ancien ministre des Travaux publics avait été reconnu coupable du dynamitage du pont de Fatihita, sur la route nationale vers Tuléar, un acte de sabotage perpétré au plus fort de la crise postélectorale de 2002.
Par ailleurs, d’autres noms n’ont pas été cités sur la liste des bénéficiaires de l’amnistie. Il s’agit entre autres de Pety Rakotoniaina, président de la délégation spéciale de Fianarantsoa, et de Jean-Eugène Voninahitsy, membre du Congrès. Ils « figurent parmi les ‘grands absents’ de la première vague des amnistiés. L’on ignore s’ils ont effectué ou non une saisine auprès de la Commission spéciale », précise L’Express de Madagascar.
Selon la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa, la Commission spéciale examine encore actuellement d’autres dossiers d’amnistie de plein droit en sa possession. Elle doit rendre sa décision avant la tenue des élections en juillet prochain. Parmi les plus attendus pour cette deuxième vague d’amnistiés se trouvent des membres des forces armées qui ont trempé dans des affaires liées à la crise de 2009, pour ne citer que des généraux Jean Heriniaina Raoelina et Noël Rakotonandrasana ou encore le colonel Charles Andrianasoavina. Ce dernier, un officier de l’armée, séjourne à La Réunion depuis quelques mois pour raison santé.