Alors que le Parti communiste français a perdu depuis plus d’une vingtaine d’années sa place de leader au sein de la gauche, il fête ce jour son 90e anniversaire.
Le 29 décembre 1920, lors du 18e Congrès du Parti socialiste à Tours, est né le Parti communiste français après que 70% des délégués aient voté l’adhésion à l’Internationale communiste fondée l’année précédente dans le courant de la Révolution russe. Ce vote se traduit alors par la division que l’on connait du mouvement ouvrier français. D’un côté on a la minorité constituée par la Section française de l’Internationale ouvrière qui représente le courant socialiste et de l’autre, la Section française de l’Internationale communiste qui prend rapidement le nom de Parti communiste, puis de Parti communiste français.
Le PCF a alors été longtemps le premier parti de gauche en rassemblant notamment plus d’un quart des électeurs et des centaines de milliers d’adhérents dans les années 40. Toutefois, l’effondrement du bloc soviétique a eu raison de la notoriété du parti dans le pays. Pour le PCF, la chute a commencé lors de la présidentielle de 1981 quand Georges Marchais ne récolte que 15.35% des voix. Les 3.37% et surtout le 1.93% récoltés respectivement par Robert Hue et Marie-George Buffet, aux présidentielles de 2002 et 2007 confirme le déclin que connait le PCF aujourd’hui. Si en 1978, le parti comptait encore quelque 570 000 adhérents, ils ne seraient plus que 100 000 actuellement.
Interrogé par Le Monde, l’historien spécialiste des gauches européennes Marc Lazar, explique que le déclin du PCF est dû essentiellement à l’écroulement du monde industriel et ouvrier sur lequel s’appuyait et s’incarnait le Parti communiste avec l’effondrement de l’URSS. Par ailleurs, selon lui, le parti "s’est obstinément refusée à écouter les voix de l’intérieur qui appelaient au changement". Au final, "le PCF est dans une impasse totale", conclut Marc Lazar avant d’ajouter que "ce 90e anniversaire est "d’une tristesse absolue".