Huit jours après la disparition au milieu l’océan Atlantique du vol Rio - Paris, les forces brésiliennes et françaises poursuivent leurs recherches pour retrouver les corps des 228 victimes et les débris de l’Airbus. Un acharnement qui commence à payer puisque plusieurs corps ont été repêchés. Une semaine après le crash, les corps gorgés d’eau remontent vers la surface, facilitant leur repérage. Au total 24 personnes ont été prises en charge.
« Nous naviguons dans une mer de débris, il y en a partout », ce marin brésilien affirme que les secours se trouvent désormais sur la zone qui concentre le plus d’objets, de corps également.
24 personnes ont été repêchés par la marine. Au fur et à mesure de leur découverte, elles sont rapatriées sur une île à quelques centaines de kilomètres de là.
L’Armée a commencé a acheminer plusieurs caissons frigorifiques. Ils sont nécessaires pour la conservation des corps jusqu’à leur identification.
Pour l’instant aucune identité n’a été communiquée. La famille Henry du Port reste toujours en attente d’un éventuel rapatriement de François, stewart sur Air Austral.
Côté technique, une pièce majeure de l’airbus a été retrouvée. Il s’agit de la dérive de l’avion. Le porte-parole de l’armée de l’air, le lieutenant-colonel Henry Munhoz, a présenté aux journalistes des photos montrant un zodiac de la marine brésilienne se préparant à remorquer cette dérive barrée en grand par les couleurs bleu, blanc, rouge d’Air France.
La flotille internationale a aussi repéré des centaines d’objets et des « dizaines de composants structurels » de l’avion.
Pour autant, la recherche des corps demeure la priorité. L’armée brésilienne a reconnu ce lundi un nouveau cafouillage : elle avait indiqué que seize corps avaient été récupérés et non 17 comme annoncé précédemment, l’erreur provenant, semble-t-il, d’une mauvaise communication entre forces brésiliennes et françaises.
Le lieutenant colonel Henry Munhoz a précisé que neuf corps avaient été recueillis par la frégate brésilienne Constitucao et sept (non huit) par la frégate française Ventôse, à environ 1 150 km de la ville de Recife, sur la côte nord-est du Brésil. Les seize corps ont tous été transférés à bord de la frégate Constituiçao qui fait route vers l’archipel de Fernando de Noronha, à plus de 800 km du crash, où elle devait arriver mardi.
Une expertise préliminaire des corps sera faite dans l’île avant leur transport par avion jusqu’à l’Institut médico-légal de Recife.
Au total, 14 avions, dont deux français (un Breguet atlantique et un Falcon 50), et six navires sont mobilisés. Les cinq navires de la Marine brésilienne ont reçu le renfort de la frégate française « Ventôse », en attendant le sous-marin nucléaire français attendu dans la semaine ppur rechercher les boîtes noires.
Si la catastrophe était encore inexpliquée, des informations convergentes ont mis de plus en plus précisément en cause les systèmes de mesure de la vitesse des Airbus A330. A Paris, le secrétaire d’Etat français des Transports Dominique Bussereau a réitéré que « pour l’instant, on ne peut vraiment privilégier aucune hypothèse ».
Mais il a détaillé l’enchaînement de circonstances techniques ayant pu provoquer la catastrophe quand les capteurs de vitesse gèlent au moment où l’avion traverse « une zone très humide, une zone très dépressionnaire, une zone de turbulences » et n’indiquent plus la vitesse.
Cela peut entraîner « une sous-vitesse, qui peut entraîner un décrochage, ou une survitesse qui peut entraîner une déchirure de l’avion parce qu’il s’approche de la vitesse du son et que la membrane de l’avion n’est pas faite pour résister à de telles vitesses », a expliqué le secrétaire d’Etat.
Air France a fait savoir samedi qu’elle avait accéléré depuis le 27 avril son programme de remplacement de sondes anémométriques (Pitot) sur ses avions A330 et A340.Depuis mai 2008, « des incidents de pertes d’information anémométrique en vol en croisière » sur des A340 et des A330 ont été constatés, a-t-elle révélé.