Cette disparition mystérieuse de l’évêque Shao Zhumin a lieu malgré l’amélioration des relations entre Pékin et le Vatican.
Shao Zhumin, un évêque de l’Église catholique clandestine en Chine n’a pas donné signe de vie depuis plus d’une semaine. Il a été reconnu par le pape dans la grande ville de Wenzhou (est), mais pas par Pékin. A la suite de cette disparition mystérieuse, une interpellation par les autorités est à craindre. Ce drame survient en effet moins de deux mois après un rapprochement historique entre le Vatican et le régime communiste.
D’après les témoignages d’Anthony Lam, un prêtre de l’Église clandestine qui est revenu à Rome l’an dernier, il s’agit de la quatrième disparition de Mgr Shao. Toutefois, c’est la première depuis l’annonce fin septembre d’un accord sur la nomination des évêques entre le Vatican et la Chine. "Je connais personnellement Mgr Shao Zhumin et je n’ai pas pu le joindre ces derniers temps", a souligné le spécialiste du catholicisme chinois au Centre d’études du Saint-Esprit à Hong Kong.
La Chine et le Vatican ont connu une scission dans les années 1950. A la suite de cette rupture, les quelque 10 millions de catholiques chinois sont répartis entre une Église officielle, contrôlée par Pékin, et une Église clandestine. Il n’y a d’ailleurs aucune relation diplomatique entre les deux Etats, car le Saint-Siège ne reconnaît que le gouvernement rival de Taïwan.
Un accord a été annoncé en septembre, mais le texte n’a pas réglé la question des évêques reconnus par Rome, mais pas par Pékin. Le pape François a alors donné son feu vert en reconnaissant la nomination de sept évêques désignés par le gouvernement chinois sans son accord. D’après des fidèles, l’Église clandestine ne cesse de subir des répressions depuis le rapprochement Chine-Vatican. Destruction d’églises, fermeture des crèches religieuses ou encore retrait des croix des cloches ont été recensés.
Source : Ouest France