Une lettre ouverte a été envoyée mardi par les agents de la protection maternelle et infantile (PMI) de Mayotte. En manque d’effectifs et de moyens, ils crient leur désespoir face à leur situation sanitaire et sociale catastrophique.
Une situation sanitaire et sociale catastrophique
Dans leur courrier mardi, les
agents de la protection maternelle et infantile (PMI) de Mayotte se sont adressés aux responsables politiques et à la population. Face à un manque considérable d’effectifs et de moyens, ils les ont alertés sur la situation sanitaire et sociale catastrophique de la PMI. Brice Tlouvier, sage-femme à la PMI de Mtsampéré et porte-parole des agents de la PMI Mayotte a évoqué une pénurie de soignants, sages-femmes et autres.
"A partir de septembre, il restera seulement 8 sages-femmes, 3 médecins et 20 infirmiers territoriaux pour l’ensemble de l’île", a-t-il expliqué sur le récit du
Figaro.
Les requêtes des agents de la PMI
Face à l’urgence de la situation, les agents de la PMI réclament une mise sous tutelle provisoire et immédiate de leurs services. Une mesure qui permettra d’assurer la continuité des soins. Ils exigent dans la foulée le déploiement de professionnels de santé de la réserve sanitaire, en priorité des sages-femmes. Brice Tlouvier a exposé la pénurie de médicaments, de produits d’hygiène, de balances, de tensiomètres. Les infrastructures sont déplorables dans le sud avec une pénurie d’eau entre décembre et février entraînant une difficulté de se laver les mains pour soigner les patients. Le porte-parole des agents de la PMI Mayotte a aussi parlé d’une fosse septique qui débordait.
A qui la faute ?
Les agents de la PMI pointent du doigt leur hiérarchie, le Conseil départemental, l’Agence régionale de santé et le Centre hospitalier de Mayotte. Selon eux, ils se renvoient la balle malgré les courriers déjà envoyés par le passé.
"Nous en arrivons donc à nous demander s’il s’agit d’incompétences, d’erreurs répétées ou s’il s’agit d’une volonté orchestrée par nos instances ?", se demandent les agents. "La santé des femmes et des enfants de notre territoire est-elle prise à la légère par nos politiques ? Ou est-ce l’éloignement géographique de notre département qui permet de telles négligences ?", ont-ils ajouté. Selon eux,
l’Etat a déjà débloqué 62 millions d’euros versés à la préfecture et fléchés dans le budget du Conseil départemental. Cette somme a été versée pour le fonctionnement et la mise aux normes des services de l’Aide Sociale à l’Enfance et de la PMI, mais, force est de constater qu’il n’y avait aucune amélioration.
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