Les frères Karabatic et les autres joueurs mis en cause dans l’affaire de paris truqués peuvent s’en sortir "indemnes" à cause d’un "flou juridique" évoqué par les avocats de Mladen Bojinovic.
Montpellier agglomération handball (MAHB) scellera ce mardi le sort de ses joueurs accusés d’
avoir parié sur la défaite de leur propre équipe contre Cesson-Sévigné en mai dont les frères Karabatic. En attendant, deux avocats montpelliérains chargés de la défense de Mladen Bojinovic, Luc Abratkiewicz et Isabelle Monsenego tentent d’étouffer l’affaire pour
"flou juridique".
D’après les deux avocats de l’ex-handballeur montpelliérain qui joue actuellement au PSG, les textes de loi et les différents règlements de la fédération française de handball ne spécifieraient que l’interdiction des paris en ligne pour les joueurs et leur entourage. L’affaire en soi est toutefois relative aux paris "en dur", parce qu’ils ont été effectués dans des bureaux de tabac.
Le Point a rapporté que "La loi du 1er février 2012 visant à renforcer l’éthique dans le sport interdit certes aux joueurs et à leur entourage de miser, mais elle précise qu’il revient aux fédérations délégataires d’intégrer ces dispositions dans leurs règlements". L’article 84 de l’annuaire de la fédération du handball décrit bien, par ailleurs, une interdiction de miser pour les professionnels du handball mais les paris en ligne, ne faisant donc aucunement référence au texte du février.
Ainsi, le plus gros scandale du handball français risque de se terminer en queue de poisson. Et si les avocats qui comptent saisir la chambre d’instruction pour donner une nouvelle tournure à l’affaire obtiennent la faveur de la chambre, "les seuls risques encourus par les handballeurs ne sont pas pénaux ni sportifs", a expliqué Luc Abratkiewicz puisque le chef d’accusation pour "escroquerie ou complicité d’escroquerie" a été retenu à l’encontre des prévenus, et non celui de "corruption".
Les éventuelles sanctions encourues par les joueurs peuvent toutefois relever du droit de travail, rien de plus. En effet, les handballeurs de Montpellier doivent respecter une clause dans leur contrat qui leur interdit de parier sur des matchs de championnat.
Mais sur ce, un autre manquement au niveau du club, du moins de leur dirigeant, peut encore laisser libre voie aux handballeurs mis en cause : "Patrice Canayer et Rémi Lévy ont été mis au courant de l’enquête et interrogés dès le mois de juin. Ils avaient deux mois, selon le code du travail, pour signifier à leurs employés un problème et rien n’a été fait", a expliqué l’avocat de Mladen Bojinovic.
Sources : 20Minutes, Le Point